Dossier n°1795 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1980

Marie-Louise Couttet Picard

Année de nomination : 1980
Date de naissance : 27/03/1894
Date de décés : 29/04/1986
Profession : Enseignante

Localisation Ville : Saint Quentin Fallavier (38290)
Département : Isère
Région : Auvergne-Rhône-Alpes

L'histoire

En 1941, Olga et JosĂ© Fermont, qui Ă©taient juifs, habitaient Ă  Paris avec leur fils âgĂ© de quatre ans. Le 11 dĂ©cembre, les Allemands vinrent arrĂŞter JosĂ©. Il n’Ă©tait pas chez lui. Mais Ă  prĂ©sent, il n’avait d’autre choix que s’enfuir. Avec l’assistance d’organisations clandestines, il rĂ©ussit Ă  franchir la ligne de dĂ©marcation et gagna Lyon, en zone libre. Quelques semaines plus tard, la police Ă©tant revenue, Olga s’enfuit Ă  son tour avec son fils, et rejoignit son mari Ă  Craponne, dans la grande banlieue lyonnaise. C’est lĂ  qu’elle rencontra Marie-Louise, Madame veuve Couttet, qui dirigeait un jardin d’enfants, et accepta d’accueillir le petit garçon dans son Ă©tablissement. Pour ne pas dĂ©voiler que l’enfant, et donc ses parents, Ă©taient juifs, son nom ne fut pas portĂ© sur les registres, ce qui Ă©tait pourtant contraire Ă  la loi. Lorsque, le 26 aoĂ»t 1942, fut dĂ©clenchĂ©e la grande rafle des Juifs de Lyon et des environs, Madame Coutet Ă©tait en vacances dans sa propriĂ©tĂ© de Saint-Quentin Fallavier, dans les Alpes. Apprenant ce qui se passait, elle rentra prĂ©cipitamment Ă  Craponne et proposa aux Fermont d’hĂ©berger l’enfant, afin de permettre Ă  ses parents de tenter de passer en Suisse. MalgrĂ© la grande confiance qu’ils portaient Ă  l’institutrice, Olga et JosĂ© refusèrent de se sĂ©parer de leur fils. Emue par leur douleur et leur dramatique situation, Marie-Louise Couttet dĂ©cida de les hĂ©berger tous trois dans sa maison de St-Quentin Fallavier. Elle leur donna ainsi asile jusqu’Ă  la fin de l’Occupation, en s’occupant d’eux avec un extraordinaire dĂ©vouement. Certes, certains voisins se doutaient bien que ses visiteurs – qu’elle prĂ©sentait comme des amis – Ă©taient juifs. Mais, comme ils la respectaient et lui faisaient confiance, ils ne la dĂ©noncèrent pas. BouleversĂ©e par la grande rafle d’aoĂ»t 1942 et notamment par le douloureux spectacle d’enfants sĂ©parĂ©s de leurs parents, la fille de Marie-Louise rallia la RĂ©sistance. ArrĂŞtĂ©e, elle fut sauvagement torturĂ©e et resta en prison jusqu’Ă  la LibĂ©ration. Olga et JosĂ© Fermont et leurs enfants entretinrent d’Ă©troites relations avec Marie-Louise Couttet jusqu’Ă  sa mort. Lorsqu’elle accepta, en 1980, la mĂ©daille que lui a dĂ©cernĂ©it Yad Vashem pour avoir sauvĂ© des Juifs pendant la Shoah, la vieille dame, âgĂ©e alors de 86 ans, vivait dans un foyer pour personnes âgĂ©es. Ayant toujours considĂ©rĂ© ce qu’elle avait fait, avec les risques encourus, comme son devoir, il ne lui Ă©tait jamais venu Ă  l’esprit qu’elle mĂ©ritait une rĂ©compense quelconque.

Le 31 janvier 1980, Yad Vashem a décerné à Marie-Louise Couttet le titre de Juste des Nations. 

 

Documents annexes

Aucun document

Articles annexes

Aucun autre article