Les Justes
Année de nomination : 1980Marie-Louise Couttet Picard
Année de nomination : 1980Date de naissance : 27/03/1894
Date de décés : 29/04/1986
Profession : Enseignante
Département : Isère
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
En 1941, Olga et JosĂ© Fermont, qui Ă©taient juifs, habitaient Ă Paris avec leur fils âgĂ© de quatre ans. Le 11 dĂ©cembre, les Allemands vinrent arrĂŞter JosĂ©. Il n’Ă©tait pas chez lui. Mais Ă prĂ©sent, il n’avait d’autre choix que s’enfuir. Avec l’assistance d’organisations clandestines, il rĂ©ussit Ă franchir la ligne de dĂ©marcation et gagna Lyon, en zone libre. Quelques semaines plus tard, la police Ă©tant revenue, Olga s’enfuit Ă son tour avec son fils, et rejoignit son mari Ă Craponne, dans la grande banlieue lyonnaise. C’est lĂ qu’elle rencontra Marie-Louise, Madame veuve Couttet, qui dirigeait un jardin d’enfants, et accepta d’accueillir le petit garçon dans son Ă©tablissement. Pour ne pas dĂ©voiler que l’enfant, et donc ses parents, Ă©taient juifs, son nom ne fut pas portĂ© sur les registres, ce qui Ă©tait pourtant contraire Ă la loi. Lorsque, le 26 aoĂ»t 1942, fut dĂ©clenchĂ©e la grande rafle des Juifs de Lyon et des environs, Madame Coutet Ă©tait en vacances dans sa propriĂ©tĂ© de Saint-Quentin Fallavier, dans les Alpes. Apprenant ce qui se passait, elle rentra prĂ©cipitamment Ă Craponne et proposa aux Fermont d’hĂ©berger l’enfant, afin de permettre Ă ses parents de tenter de passer en Suisse. MalgrĂ© la grande confiance qu’ils portaient Ă l’institutrice, Olga et JosĂ© refusèrent de se sĂ©parer de leur fils. Emue par leur douleur et leur dramatique situation, Marie-Louise Couttet dĂ©cida de les hĂ©berger tous trois dans sa maison de St-Quentin Fallavier. Elle leur donna ainsi asile jusqu’Ă la fin de l’Occupation, en s’occupant d’eux avec un extraordinaire dĂ©vouement. Certes, certains voisins se doutaient bien que ses visiteurs – qu’elle prĂ©sentait comme des amis – Ă©taient juifs. Mais, comme ils la respectaient et lui faisaient confiance, ils ne la dĂ©noncèrent pas. BouleversĂ©e par la grande rafle d’aoĂ»t 1942 et notamment par le douloureux spectacle d’enfants sĂ©parĂ©s de leurs parents, la fille de Marie-Louise rallia la RĂ©sistance. ArrĂŞtĂ©e, elle fut sauvagement torturĂ©e et resta en prison jusqu’Ă la LibĂ©ration. Olga et JosĂ© Fermont et leurs enfants entretinrent d’Ă©troites relations avec Marie-Louise Couttet jusqu’Ă sa mort. Lorsqu’elle accepta, en 1980, la mĂ©daille que lui a dĂ©cernĂ©it Yad Vashem pour avoir sauvĂ© des Juifs pendant la Shoah, la vieille dame, âgĂ©e alors de 86 ans, vivait dans un foyer pour personnes âgĂ©es. Ayant toujours considĂ©rĂ© ce qu’elle avait fait, avec les risques encourus, comme son devoir, il ne lui Ă©tait jamais venu Ă l’esprit qu’elle mĂ©ritait une rĂ©compense quelconque.
Le 31 janvier 1980, Yad Vashem a dĂ©cernĂ© Ă Marie-Louise Couttet le titre de Juste des Nations.Â
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