Dossier n°1807 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Denise Bergon

Année de nomination : 1980
Date de naissance : //
Date de décès : 04/02/2006
Profession : Religieuse, dirigeante du pensionnat Notre-Dame-de-Massip
    Localisation Ville : Capdenac (12700)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Sœur Denise Bergon dirigeait le pensionnat Notre-Dame à Massip, petite ville de l’Aveyron, dans le sud-ouest de la France. A partir de décembre 1942, elle commença à utiliser l’établissement pour abriter des enfants juifs dont les parents avaient été déportés ou contraints de se cacher, sauvant ainsi la vie de 80 enfants. La religieuse aida également des adultes juifs, parfois des familles entières. Elle cacha onze adultes dans l’école et trouva des refuges pour plusieurs familles. Son activité avait la bénédiction de Monseigneur Jules-Géraud Saliège (q.v.),archevêque de Toulouse. A Notre-Dame de Massip les enfants recevaient un nom d’emprunt, de faux papiers, et s’habillaient comme les pensionnaires chrétiens. Quatre religieuses seulement savaient qu’ils étaient juifs. Ces enfants suivaient les cours normalement, Sœur Denise jugeait en effet que leur scolarité ne devait pas souffrir de leur séparation d’avec la famille. Grâce à elle les petits réfugiés bénéficiaient d’une ambiance quasi-familiale, faite de calme et d’affection. Annie Beck avait quinze ans en septembre 1942 quand elle fut arrêtée avec ses parents. Elle réussit à s’évader avec l’aide des réseaux clandestins et arriva à Toulouse, d’où elle fut orientée vers le pensionnat de Massip. Sœur Denise vint elle même la chercher. Dans la déposition faite après la libération, Anne écrivit ceci : « Lorsque j’arrivai à Massip, il y avait déjà d’autres enfants. Il y en eut en tout 80 ou 85 qui eurent la vie sauve parce qu’une religieuse – Mme Bergon – sut faire preuve d’énergie, de courage et d’assez d’imagination pour faire face à tous les dangers. Elle seule savait prendre avec sang-froid les décisions qui s’imposaient aux moments les plus dangereux » Nati Michel Fréjer, autre enfant juif ayant trouvé asile au pensionnat, écrivait, lui : « Au pensionnat de Massip nous avions l’impression d’être des enfants comme les autres. Nous allions en classe avec les enfants des paysans de l’endroit et avions même des cours de piano… Sœur Bergon était toujours prête à nous écouter; il n’y avait qu’à elle que nous nous adressions lorsque nous avions des problèmes. » Albert Seifer avait huit ans et sa sœur douze lorsque leur mère les conduisit à Massip au début de l’été 1943, et ils y restèrent jusqu’en juin 1944. Albert raconta plus tard que le pensionnat accueillit des réfugiés de cinq à vingt ans et que la vie y était merveilleuse. Les religieuses faisaient office de parents adoptifs. Tous les enfants admiraient et aimaient Denise Bergon. Hélène Oberman, conduite à Massip en février 1943, se souvient d’y avoir trouvé de cinquante à soixante enfants dans une ambiance chaleureuse. La religieuse aida aussi les enfants juifs à garder le contact avec leurs parents qui se cachaient. Malgré les risques considérables, elle accompagna les enfants Oberman – Hélène et son frère – voir leurs parents dans leur cachette. A partir de 1943, la situation des Juifs en France s’aggrava encore, et les Allemands déclenchaient de nombreuses rafles dans la région de Massip. Sœur Denise avait pris soin de préparer les enfants à toute éventualité. Au moindre danger, ils se réfugiaient dans les champs et bosquets voisins. Ainsi, au péril de sa vie, la religieuse réussit à sauver de nombreux Juifs. En 1979 le gouvernement français lui a décerné la Légion d’Honneur pour ses activités sous l’occupation.

    Le 13 mars 1980, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Sœur Denise Bergon le titre de Juste parmi les Nations.

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    Mis à jour il y a 9 mois.