Dossier n°1820 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1980

Jeanne (Dorel) Bonhomme

Année de nomination : 1980
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçante (propriétaire d’une boutique de mode pour dames)

Adolphine Dorel

Année de nomination : 1980
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Pal-de-Mons (43600)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Adolphine Dorel, une veuve sexagénaire, avait une petite ferme à Saint-Pal de Mons (Loire), non loin de St-Etienne. Sa fille Jeanne Bonhomme, veuve elle aussi, possédait dans cette ville une boutique de mode pour dames, complétée d’un atelier. C’est là qu’elle fit la connaissance de la famille Schanzer, des Juifs de Belgique. En août 1942, alors que Mme Schanzer rendait visite à ses enfants qui étaient en colonie de vacances, son mari fut arrêté avec quatre autres membres de la famille. Les jumeaux de sept ans, Henri et Bernard, furent placés dans un foyer à Grenoble. Ils y étaient si malheureux qu’à la demande de leur mère, Jeanne Bonhomme alla les chercher et les conduisit à la ferme d’Adolphine. Après la guerre, les enfants rapportèrent qu’après les mauvais traitements qu’ils avaient endurés, la petite ferme leur avait paru un paradis. Adolphine Dorel traitait les jumeaux comme ses propres petits-enfants, et ils l’appelèrent bientôt « mémé ». Elle les inscrivit à l’école du village. Pour qu’ils n’oublient pas qu’ils étaient juifs, elle leur faisait réciter leurs prières tous les soirs. En 1944, St-Etienne ayant subi des bombardements aériens, Adolphine accepta d’accueillir aussi la soeur des jumeaux, Anna, alors âgée de huit ans, ainsi que sa cousine de douze ans. Les deux fillettes étaient cachées chez Jeanne Bonhomme, qui les logeait dans la pièce attenante à son atelier de couture et les présentait à ses employées comme ses nièces. Elle avait fourni aux petites de faux papiers grâce auxquels elles reçurent des cartes d’alimentation. Elle leur avait aussi inventé un passé que les fillettes devaient répéter chaque soir pour être sûres de dire la même chose si jamais elles étaient questionnées. Anna et sa cousine vécurent dans l’arrière-boutique pendant toute une année, fréquentant l’école voisine. Mais en 1944 devant le danger des bombardements, Jeanne jugea plus prudent d’envoyer les fillettes chez sa mère. Après la Libération, les jumeaux et les deux petites demeurèrent à la ferme jusqu’à l’arrivée de leur mère et de leur tante. La famille alla s’installer aux Etats-Unis mais resta en contact avec Jeanne Bonhomme. Adolphine Dorel mourut peu après la guerre. Les jumeaux en parlent comme d’une femme de principes, « une femme chaleureuse qui avait du courage et de l’amour à profusion. Elle serait considérée comme une tsaddeket (une sage) à n’importe quelle époque », écrivirent-ils dans leur témoignage.

    Le 11 mai 1980, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Adolphine Dorel et sa fille Jeanne Bonhomme le titre de Juste parmi les Nations. 

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