Dossier n°1823 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1980

Joseph De Léobardy

Année de nomination : 1980
Date de naissance : 12/09/1889
Date de décès : 06/05/1983
Profession : Professeur de médecine, doyen de la faculté de médecine, médecin-chef de l’hôpital de Limoges, le premier en France à pratiquer des pneumothorax
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Le professeur Joseph de Léobardy, directeur de l’école de médecine, était médecin-chef de l’hôpital de Limoges (Haute-Vienne). Ce médecin réputé avait été le premier en France à pratiquer dans les années vingt des pneumothorax et avait publié des études sur la silicose, maladie qu’il fit inscrire au catalogue des accidents du travail. Pendant la Seconde guerre mondiale, le professeur continua à employer des médecins juifs au mépris des lois raciales de Vichy. Il trouva du travail à de nombreux étudiants juifs dans son école de médecine, afin de leur permettre de poursuivre leurs études. Le docteur Marcel Leibovici, un juif de Roumanie, et le docteur Marschutz, juif allemand, sont de ceux qui lui doivent la vie. Le professeur prit le docteur Leibovici comme assistant sans se soucier de l’interdit de Vichy. Il le traita d’égal à égal et lui demanda de remplacer un médecin malade dans un autre hôpital du département. Un jour, prévenus par un dénonciateur, des agents de la Gestapo se présentèrent à l’hôpital pour arrêter Leibovici. De Léobardy envoya quelqu’un le prévenir de se cacher, et refusa de le trahir, malgré les menaces proférées contre lui. Le docteur Marschutz, ancien directeur de l’hôpital juif de Munich, avait été arrêté en Allemagne alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays. Déporté à Dachau, il réussit à s’en échapper. Malgré ses blessures, il parvint à gagner la France et l’hôpital dirigé par Joseph de Léobardy. Ce dernier lui permit de créer un petit laboratoire et lui versa un salaire normal. En 1942 le Dr. Marschutz fut arrêté une nouvelle fois et interné au camp de Nexon, près de Limoges. Grâce à l’aide de l’inspecteur de police Noltz, le professeur put obtenir sa remise en liberté. Très malade, le médecin resta alité quatre mois chez lui; ensuite il fut admis à l’hôpital par Léobardy et y resta jusqu’à son décès deux mois plus tard. Le professeur assuma lui-même les frais d’hospitalisation de son collègue non couverts par son assurance et, lorsque la veuve du docteur Marschutz voulut le rembourser, il refusa.

    Le 11 mai 1980, Yad Vashem a décerné au professeur Joseph de Léobardy le titre de Juste des Nations. 

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