Dossier n°193 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louis Favre

Année de nomination : 1986
Date de naissance : 01/01/1910
Date de décès : 16/07/1944
Profession : Prêtre, enseignant au collège catholique
    Localisation Ville : Ville-la-Grand (74100)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Entré dans les Ordres en 1936, le père Favre vivait à Ville-la-Grand, en Haute-Savoie, sur la frontière suisse. Cet homme cultivé, épris d’art et de musique, enseignait au collège catholique du Juvénat. Lorsque la guerre éclata, il fut mobilisé. Rentré chez lui après l’armistice, il créa un réseau clandestin qui recueillait des renseignements pour les groupes de résistants de la région mais aussi pour le bureau allié du renseignement, situé de l’autre côté de la frontière. Il aidait aussi Juifs et combattants de la Résistance à passer clandestinement en Suisse. Plus tard, il fit de même avec des aviateurs alliés dont l’appareil avait été abattu et qui cherchaient à quitter la France. Il était le moteur de toute l’opération, mais n’agissait pas seul : il était assisté par quatre autres prêtres qui enseignaient eux aussi au Juvénat, et notamment les pères Boccard (q.v) et Pernoud (q.v). Ce groupe de cinq religieux sauva des centaines de personnes, dont de nombreux Juifs. En septembre 1942, le père Favre accueillit chaleureusement deux réfugiés juifs polonais : David Bar-Stav et sa femme. Il les fit monter au dernier étage de l’école, d’où l’on voyait très bien la frontière suisse, et, après leur avoir expliqué quand et comment s’effectuait la relève de la garde, leur montra comment franchir la frontière. Suivant ses instructions à la lettre, le couple put passer sans encombre en Suisse. Le jour vint où un mouchard dénonça le religieux aux Allemands. Le 3 février 1944, des troupes allemandes encerclèrent l’école. Louis Favre trouva refuge dans le débarras d’un autre prêtre. Pendant ce temps, les Allemands saccageaient sa cellule et interrogeaient tous ceux qu’ils apercevaient. Les interrogatoires devinrent de plus en plus brutaux; finalement le père Louis Favre décida de sortir de sa cachette et de se rendre, afin de ne pas mettre les autres prêtres en danger. Le 16 juillet 1944, après des semaines de torture, les Allemands l’entraînèrent dans la forêt avec sept autres prisonniers et le fusillèrent. Il avait trente-quatre ans. Les Allemands avaient prononcé la fermeture du Juvénat après leur descente en février dans l’établissement.

    Le 6 novembre 1986, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné au père Louis Favre, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le messager du 08/05/1987Article de presse – Le messager du 08/05/1987
    Article de presse - Israël honore 5 religieuxArticle de presse – Israël honore 5 religieux
    Article de presse - hommage solennelArticle de presse – hommage solennel
    Article de presse - 29 octobre 1984 Article de presse – 29 octobre 1984
    Article de presse - 27 mai 1987 l'Honneur d'un collègeArticle de presse – 27 mai 1987 l’Honneur d’un collège
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie



    Mis à jour il y a 10 mois.