Dossier n°2008 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1981

Albert Pfleger

Année de nomination : 1981
Date de naissance : 18/10/1900
Date de décès : 19/11/1999
Profession : Religieux, frère mariste, directeur de l’école française Champagnat
    Localisation Ville : Budapest ()
    Département :
    Région :

    Albert Pfleger

    Le frère mariste Albert Pfleger, dirigeait l’école française Champagnat tenue par un monastère de son ordre à Budapest en Hongrie. Il était assisté de sept autres frères, tous maristes, les uns français et les autres, hongrois. Les Allemands firent leur entrée dans la ville le 19 mars 1944. Les Alliés bombardèrent la ville et les écoles furent fermées; la plupart des petits Hongrois furent évacués vers les zones rurales tandis que les enfants juifs étaient laissés dans les ghettos. Le 15 octobre 1944, l’arrivée au pouvoir du parti des Croix flèchées dirigé par Szalasi, chef des Nazis hongrois, rendit intenable la situation des Juifs tant dans les ghettos qu’à l’extérieur. La terreur se fit quotidienne. C’est dans cette atmosphère dramatique que les frères maristes, sous la conduite de frère Albert, entreprirent leur oeuvre de sauvetage. Les Juifs qui les connaissaient se mirent à chercher refuge au monastère. Certains venaient seuls; d’autres, notamment des enfants dont les parents avaient disparu ou avaient été kidnappés, étaient récupérés par frère Albert, qui parcourait les rues du ghetto, seul ou en compagnie d’un autre moine. C’est ainsi qu’une centaine d’enfants trouvèrent asile au monastère; ils furent plus tard remis à la Croix-rouge suédoise à Budapest. Par leur action courageuse, les moines se mettaient eux-mêmes en danger. Ils étaient tenus à la plus grande discrétion car des bandes armées de jeunes nazis hongrois parcouraient les rues et n’hésitaient pas à tirer sur toute personne « suspecte ». La population du petit monastère augmentait sans arrêt, et nourrir tout ce monde était de plus en plus difficile. Le frère Albert se rendait régulièrement dans les bureaux de la Croix-rouge suédoise pour réclamer de la nourriture, surtout pour les enfants. La Croix-rouge l’aidait parfois à obtenir de faux papiers – cartes d’identité, cartes de rationnement – pour ses petits protégés. La tâche la plus dure restait d’assurer la sécurité des enfants. Les frères leur expliquaient soigneusement ce qu’ils devaient faire en cas de descente des Allemands; chacun savait où se cacher en cas d’urgence. Pendant les exercices d’entrainement, les frères prenaient sur leurs épaules les personnes âgées, incapables d’atteindre seules leurs cachettes sous les combles. Le monastère abritait en effet des familles entières. Il y avait notamment les Vertes : le père, la mère, le fils Andreas qui s’était échappé d’un camp de travail obligatoire et la fille Olga, qui était médecin. Il y avait aussi les Schneller et leurs cinq enfants et les Lazlos avec leurs deux filles adultes. Tout ce monde s’entassait dans la petite cellule du frère Albert, qui, lui, dormait dans le couloir. Au mois de décembre 1944, un mouchard le dénonça à la police. La Gestapo fit une descente au monastère et arrêta tous ceux qui s’y trouvaient, frères compris. La Croix-rouge suédoise prit en charge les enfants cachés dans le monastère, leur sauvant ainsi la vie. Les frères furent emprisonnés et torturés, mais ne parlèrent pas.

    Le 5 juin 1981, Yad Vashem a décerné au frère Albert Pfleger le titre de Juste parmi les Nations. 

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