Dossier n°2008F - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Francois Angyal

Année de nomination : 1981
Date de naissance : 08/01/1915
Date de décès : //
Profession : Frère Mariste, professeur
    Localisation Ville : Budapest ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    Le frère mariste François Angyal enseignait à l’école française Champagnat à Budapest. Avec la prise du pouvoir le 15 octobre 1944 par le parti fasciste des Croix-Fléchées, Budapest connut la terreur. Les Juifs étaient massacrés dans la rue et dans leurs foyers, des milliers d’entre eux furent expulsés en Autriche et le reste – cent mille environ – concentré dans un ghetto dans des conditions épouvantables. Des bandes d’assassins couraient les rues; toute activité en faveur des Juifs devint des plus dangereuses. Frère François et les sept autres moines de son ordre ouvrirent les portes de leur monastère à des Juifs et des non-Juifs. L’endroit était surpeuplé; pourtant une centaine d’enfants juifs et une cinquantaine d’adultes – parents ou grands-parents des enfants – y trouvèrent refuge. Les frères laissèrent leurs cellules aux réfugiés et s’en allèrent dormir dans les couloirs et partout où ils le pouvaient, afin d’en sauver le plus grand nombre. Non contents de fournir vivres et logement, ils procurèrent à leurs protégés de faux documents de la Croix-Rouge suédoise. En cachant un aussi grand nombre de réfugiés dans un monastère situé au beau milieu de Pest, les frères maristes couraient le plus grand danger. A ceux qui leur disaient ce que pourraient être pour eux les conséquences de leur action, ils répliquaient « Si on vient arrêter les réfugiés, nous irons avec eux en prison. » Le 19 décembre 1944, la Gestapo pénétra dans le monastère, arrêtant tous ceux qui s’y trouvaient, y compris les huit frères dont Frère Angyal. Ils furent mis en prison, mais en dépit des tortures, de la faim et la maladie, les moines refusèrent de révéler qui de leurs protégés étaient juifs. Ils sauvèrent, grâce à leur courage, la vie de nombreux Juifs. Leur héroïsme et leur grandeur d’âme emportèrent l’admiration de tous leurs protégés. Les frères ne reculèrent devant aucun effort pour sauver le plus grand nombre possible de Juifs. Ils ont risqué leur vie et enduré de grandes souffrances plutôt que livrer des Juifs aux Nazis.

    Le 26 février 1981, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, au Frère François Angyal, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 mois.