Dossier n°2008G - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1981

Ladislas Pingiczer

Année de nomination : 1981
Date de naissance : 01/09/1912
Date de décès : //
Profession : Frère mariste, enseignant à l’école française Champagnat à Budapest
    Localisation Ville : Budapest ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    Ladislas Pingiczer, en religion frère Etienne, était un frère mariste. L’ordre avait une école française avec internat à Budapest en Hongrie. Frère Etienne était l’un des huit frères qui faisaient fonctionner cette institution. Pendant l’Occupation allemande, l’école abrita des enfants juifs parmi ses élèves. Les frères redoublèrent d’efforts après l’arrivée au pouvoir le 15 octobre 1944 du parti fasciste des Croix flèchées dirigé par Szalasi. Ce parti s’empara des biens des Juifs hongrois et abolit leurs droits avant de les déporter vers les camps de la mort. Frère Etienne et les autres frères hébergeaient tous ceux qui venaient chercher refuge au couvent. Ils couraient pourtant d’énormes risques. De plus, il était très difficile de cacher tant de monde dans un si petit bâtiment. Mettant leurs cellules à la disposition des réfugiés, les moines dormaient dans les couloirs et les escaliers. Trouver du ravitaillement pour des gens qui n’avaient pas de cartes de rationnement était également un exploit quotidien. Quand le ghetto de Budapest fut fermé hermétiquement, à la fin du mois de novembre 1944, plus de soixante-dix familles avaient trouvé refuge au monastère – pour la plupart des enfants, des femmes et des gens âgés. Les frères recevaient une certaine assistance de la Croix-rouge suédoise, qui leur donnait de la nourriture pour les enfants et, parfois, de faux papiers. Ladislas Pingiczer, qui était protégé par ses papiers d’identité en règle, se rendait régulièrement dans le ghetto après les bombardements, prenait en charge les orphelins et les faisait sortir par divers moyens illégaux. Parmi les enfants ainsi sauvés se trouvaient les deux fils du docteur Csaki et le fils Berkovics, qu’il mit en sûreté au couvent le 11 avril 1944. Un mois plus tard il accompagna un groupe d’enfants juifs cachés au monastère à la maison de campagne des Csaki, dont il avait reçu les clés des mains de madame Csaki, réfugiée au monastère avec ses deux fils. Les enfants purent ainsi bénéficier d’un mois de vacances à la campagne. Parmi les familles réfugiées chez les frères maristes, on peut citer notamment les Vertes : le père, la mère, le fils Andreas qui s’était échappé d’un camp de travail obligatoire et la fille Olga, qui était médecin. Il y avait aussi les Schneller et leurs cinq enfants, les Lazlos avec leurs deux filles adultes, ainsi que les Fenyese. Le 19 décembre 1944, la Gestapo fit irruption au monastère et arrêta tout le monde, frères compris. Un certain nombre de réfugiés réussirent à s’échapper, d’autres furent remis en liberté grâce aux faux papiers que leur avaient fournis les frères. Quant à ces derniers, ils furent emprisonnés et torturés. Ils ne durent leur salut qu’à un incendie qui avait éclaté au ministère de l’Intérieur où ils étaient détenus, et provoqué la fuite de leurs bourreaux.

    Le 26 février 1981, Yad Vashem a décerné à Ladislas Pingiczer, en religion frère Etienne, le titre de Juste parmi les Nations. 

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