Dossier n°2173 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1981

Andrée Baux

Année de nomination : 1981
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : 15 ans

Blanche Baux

Année de nomination : 1981
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Confectionneur, mère de deux enfants

Norbert Baux

Année de nomination : 1981
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Confectionneur
    Localisation Ville : Lavaur (81500)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    La famille Baux habitait Lavaur (Tarn) en zone sud, à l’est de Toulouse, et dirigeait une fabrique de vêtements qui lui appartenait. Pinkus Steinfeld, un Juif de Belgique, qui s’était enfui de son pays avec sa femme Estéra et la petite Gisèle âgée de un an, arriva à Lavaur et fut embauché par Norbert Baux. En mars 1941, le réfugié fut arrêté et envoyé dans un camp de travail près de Castres. Plus tard, la même année, Estéra mit au monde un deuxième enfant, Bernard. Baux multiplia les efforts pour faire remettre Pinkus en liberté. Il attesta que sa présence était indispensable au bon fonctionnement de la fabrique et se porta garant que l’homme resterait dans la région. Son intervention fut couronnée de succès et Steinfeld fut libéré après avoir passé quatre mois à Castres. Cependant, deux mois plus tard, il reçut l’ordre d’y retourner. Il décida de ne pas obéir, ayant entendu dire que, de ce camp, on expédiait les Juifs à Drancy. Steinfeld vécut caché derrière un placard dans l’appartement des Baux de mai 1942 à la Libération en août 1944. Baux se présenta au camp de travail à sa place et déclara que son employé s’était sauvé sans laisser d’adresse. Après la guerre, Steinfeld raconta comment les Baux – Norbert, sa femme Blanche (une catholique pratiquante) et leur fille Andrée, alors âgée de quinze ans – l’avaient aidé par tous les moyens, le traitant avec chaleur et affection sans rien demander en retour. Lorsque les Baux revenaient de l’église, Blanche aspergeait d’eau bénite les marches conduisant à la cachette en proclamant : « Les Allemands ne mettront pas les pieds ici. » Pendant toute cette période la femme et les enfants de Pinkus Steinfeld continuèrent à habiter à Lavaur. Chaque fois que la rumeur annonçait une nouvelle expédition allemande à la recherche de Juifs, ils se sauvaient dans des villages avoisinants, et y restaient pendant plusieurs jours. Les deux familles se lièrent d’une amitié qui ne prit pas fin avec la guerre. De retour en Belgique les Steinfeld accueillirent les Baux chez eux chaque année.

    Le 3 décembre 1981 l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Norbert, Blanche et Andrée Baux le titre de Juste parmi les Nations.

    De gauche à droite: le consul, les sauveteurs et la femme du survivant

    De droite à gauche. Derrière,  le maire et le consul; au milieu, la femme du survivant et le couple sauveteur; devant les enfants des sauveteurs

    Le témoignage

    Pinkus Steinfeld, son épouse Estera et sa petite fille Gisèle (3 mois) sont, en 1940, réfugiés à Lavaur (à 30km de Toulouse). Il travaille chez M. Baux, qui a un atelier de confection.
    En mars 41, il est emmené dans un camp de travail à Castres. Il laisse donc sa femme, enceinte, et sa petite fille. Il y reste 4 mois. Mais pendant ce temps, M. Baux se démène pour le faire sortir et s’occupe de sa femme et de sa fille en leur procurant de quoi manger.
    Il réussit à faire sortir M. Steinfeld. Mais deux mois après sa libération, celui-ci doit répondre à une convocation de se présenter à Castres (qui était l’antichambre de Drancy). M. Baux décide de cacher M. Steinfeld chez lui. Il se présente à sa place à Castres et déclare que M. Steinfeld s’est enfui.
    M. Baux avait préparé chez lui, derrière une armoire, une cachette qui contenait un lit. M. Steinfeld y restera de mai 42 à août 44 malgré les fréquentes  » visites  » de la gendarmerie française qui venait fouiller la maison.
    Pour le nourrir, M. Baux achetait de la nourriture au marché noir sans jamais demander un sou. Leur fille Andrée, de 15 ans, était dans la confidence.


    Documents annexes

    Témoignage JULIEN BAUX , Arrière-petit-fils de Norbert BauxTémoignage JULIEN BAUX , Arrière-petit-fils de Norbert Baux
    5 juin 2014 12:44:18

    Articles annexes

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