Dossier n°2198 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antoine Géraud

Année de nomination : 1982
Date de naissance : 10/02/1910
Date de décès : 12/08/1987
Profession : pompier

Ellen Ernestine (Dodet) Géraud

Année de nomination : 1982
Date de naissance : 12/01/1903
Date de décès : 09/03/1985
Profession : employée dans une usine, mère de 1 enfant
    Localisation Ville : Sucy-en-Brie (94370)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Ellen Géraud vivait à Sucy-en-Brie, en grande banlieue parisienne, avec son mari Antoine et leur fils. Le couple faisait activement de la Résistance et avait prié l’oncle d’Ellen, François Burtin (q.v), et sa femme de l’aider dans les tâches ménagères et à s’occuper de l’enfant. En 1933, Ellen, qui travaillait dans une usine, avait fait la connaissance d’une collègue, Julie Kugel, juive autrichienne arrivée à Paris un an plus tôt. Les deux femmes étaient devenues amies et Julie venait souvent chez les Géraud. En juillet 1942, lors de la grande rafle des Juifs de Paris, Julie Kugel reçut l’ordre de se présenter au commissariat. Elle s’apprêtait à le faire mais son amie Ellen la convainquit de venir se cacher chez elle. Deux autres juives y avaient déjà trouvé refuge : la petite Berthe Amsterdamer, née en Pologne, qui avait été placée dans un orphelinat lorsque ses parents avaient été arrêtés et internés en tant que Juifs étrangers. Elle avait sept ans quand Ellen Géraud vint la chercher à l’orphelinat et l’amena chez elle, où elle l’éleva avec son propre fils. La seconde était Hélène Oppenheim, une juive allemande dont le mari avait été arrêté et déporté. La maison était donc bien pleine. Aussi Julie n’y dormait que lorsqu’Antoine était de garde à la caserne des pompiers : quand il était chez lui, elle passait la nuit chez d’autres amis. Cependant, lorsqu’elle tomba gravement malade à la suite d’une infection pulmonaire, les Géraud firent venir un médecin puis la soignèrent avec un grand dévouement. Ellen passa des nuits à son chevet. Le jour, son oncle François prenait le relais. Pendant toute la durée de cette maladie, le couple Burtin cacha sous son toit la petite Berthe et Hélène. Une fois rétablie, Julie Kugel se procura de faux-papiers et réussit à gagner le sud de la France. De leur côté, Berthe Amsterdamer et Hélène Oppenheim réintégrèrent le foyer des Géraud. Elles y vécurent jusqu’à la Libération.

    Le 28 janvier 1982, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Ellen Géraud et son mari Antoine, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 6 mois.