Les Justes
Antoine Géraud
Année de nomination : 1982Date de naissance : 10/02/1910
Date de décès : 12/08/1987
Profession : pompier
Ellen Ernestine (Dodet) Géraud
Année de nomination : 1982Date de naissance : 12/01/1903
Date de décès : 09/03/1985
Profession : employée dans une usine, mère de 1 enfant
Département : Val-de-Marne
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Ellen Géraud vivait à Sucy-en-Brie, en grande banlieue parisienne, avec son mari Antoine et leur fils. Le couple faisait activement de la Résistance et avait prié l’oncle d’Ellen, François Burtin (q.v), et sa femme de l’aider dans les tâches ménagères et à s’occuper de l’enfant. En 1933, Ellen, qui travaillait dans une usine, avait fait la connaissance d’une collègue, Julie Kugel, juive autrichienne arrivée à Paris un an plus tôt. Les deux femmes étaient devenues amies et Julie venait souvent chez les Géraud. En juillet 1942, lors de la grande rafle des Juifs de Paris, Julie Kugel reçut l’ordre de se présenter au commissariat. Elle s’apprêtait à le faire mais son amie Ellen la convainquit de venir se cacher chez elle. Deux autres juives y avaient déjà trouvé refuge : la petite Berthe Amsterdamer, née en Pologne, qui avait été placée dans un orphelinat lorsque ses parents avaient été arrêtés et internés en tant que Juifs étrangers. Elle avait sept ans quand Ellen Géraud vint la chercher à l’orphelinat et l’amena chez elle, où elle l’éleva avec son propre fils. La seconde était Hélène Oppenheim, une juive allemande dont le mari avait été arrêté et déporté. La maison était donc bien pleine. Aussi Julie n’y dormait que lorsqu’Antoine était de garde à la caserne des pompiers : quand il était chez lui, elle passait la nuit chez d’autres amis. Cependant, lorsqu’elle tomba gravement malade à la suite d’une infection pulmonaire, les Géraud firent venir un médecin puis la soignèrent avec un grand dévouement. Ellen passa des nuits à son chevet. Le jour, son oncle François prenait le relais. Pendant toute la durée de cette maladie, le couple Burtin cacha sous son toit la petite Berthe et Hélène. Une fois rétablie, Julie Kugel se procura de faux-papiers et réussit à gagner le sud de la France. De leur côté, Berthe Amsterdamer et Hélène Oppenheim réintégrèrent le foyer des Géraud. Elles y vécurent jusqu’à la Libération.
Le 28 janvier 1982, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Ellen Géraud et son mari Antoine, le titre de Juste parmi les Nations.