Les Justes
Année de nomination : 1982Françoise Charpiot
Année de nomination : 1982Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Institutrice
Hélène Charpiot
Année de nomination : 1982Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Responsable d’un Home d’enfants
Département : Alpes-Maritimes
RĂ©gion : Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur
L'histoire
HĂ©lène Charpiot dirigeait un home pour enfants Ă Cannes. De 1940 Ă la LibĂ©ration, cette femme protestante s’occupa avec dĂ©vouement et affection de nombreux enfants qui avaient Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s de leurs parents – rĂ©sistants ou Juifs qui avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s ou qui se cachaient pour Ă©chapper aux Allemands. Colette Halber n’avait que trois ans lorsqu’elle arriva dans le home en compagnie de son grand frère Claude, neuf ans. Leur père avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en juillet 1942 et leur mère un an plus tard. Tous deux furent dĂ©portĂ©s Ă Auschwitz oĂą ils pĂ©rirent assassinĂ©s. Consciente du danger que couraient les enfants juifs et des rafles toujours possibles, HĂ©lène Charpiot utilisait des stratagèmes pour camoufler leur identitĂ©. Après avoir dĂ©truit leurs pièces d’identitĂ©, elle donnait de faux papiers aux petits fugitifs, qui recevaient des cartes d’alimentation Ă©tablies Ă leur nom d’emprunt; ensuite elle leur faisait rĂ©pĂ©ter longuement leur nouvelle identitĂ© avant de les placer dans des groupes d’enfants chrĂ©tiens. Elle Ă©tait assistĂ©e. par sa fille Françoise, qui Ă©tait professeur, et par Elisabeth Martinet. Les classes se tenaient dans une atmosphère chaleureuse et familiale. Les enfants appelaient HĂ©lène « Mamie » et Elisabeth « Tatie ». A un moment donnĂ©, les Allemands donnèrent l’ordre Ă HĂ©lène d’Ă©vacuer le home et d’aller s’installer avec les enfants dans un hĂ´tel, le « Château Saint-Georges ». L’une des ailes de cet Ă©tablissement Ă©tait occupĂ©e par des officiers allemands et italiens; les enfants se retrouvèrent dans l’autre. Paradoxalement, ils Ă©taient relativement en sĂ©curitĂ© car, Ă partir de l’arrivĂ©e des Allemands, il n’y eut plus de perquisitions Ă l’hĂ´tel. A NoĂ«l, les soldats allemands vinrent chanter les cantiques traditionnels avec les enfants chrĂ©tiens et juifs du foyer. L’ambiance Ă©tait pourtant lourde. Les trois femmes se sentaient mal Ă l’aise et dĂ©cidèrent de transfĂ©rer les enfants vers l’intĂ©rieur de la France. En pleine nuit, un camion s’arrĂŞta devant l’hĂ´tel et tous les enfants, y compris Colette et Claude Halber, furent conduits dans une ferme Ă©loignĂ©e, Ă Mirepoix dans l’Ariège, non loin de la frontière espagnole. Ils y restèrent de la fin de l’annĂ©e 1943 jusqu’Ă la LibĂ©ration. Les enfants juifs, dont beaucoup Ă©taient devenus orphelins, furent alors dispersĂ©s. Certains furent recueillis par des parents, d’autres, comme Colette, partirent en IsraĂ«l. La plupart d’entre eux perdirent de vue HĂ©lène Charpiot et Elisabeth Martinet; celles-ci, ayant dĂ©truit les papiers des enfants et ignorant leurs noms vĂ©ritables, ne savaient pas comment reprendre contact avec eux. Après la guerre, Raymond Franc raconta la façon dont HĂ©lène. avait sauvĂ© son petit garçon. A la fin de l’annĂ©e 1943, les parents de sa femme avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s Ă Nancy puis dĂ©portĂ©s vers l’est. Raymond et sa femme, craignant que les Allemands n’aient dĂ©couvert leur adresse Ă Toulouse, dĂ©cidèrent de se cacher. Redoutant l’incertitude de cette vie pour le petit garçon, ils le confièrent Ă HĂ©lène Charpiot qui l’accueillit de grand cĹ“ur et lui fournit papiers et carte d’alimentation.
Le 12 mai 1982, Yad Vashem a dĂ©cernĂ© Ă HĂ©lène et Françoise Charpiot ainsi qu’Ă Elisabeth Martinet le titre de Juste des Nations.Â
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