Dossier n°2258 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Frédéric Doerr

Année de nomination : 1982
Date de naissance : 11/03/1906
Date de décès : 25/03/1964
Profession : Journaliste allemand
    Localisation Ville : Pau (64000)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Journaliste allemand, Frédéric Doerr était né en 1906 à Mayence. Membre du parti socialiste, il s’opposait farouchement au régime nazi. En 1934 il publia un article virulent avertissant les Juifs de Mayence de se méfier d’un piège que leur tendaient les nazis : l’offre, contre paiement d’une somme considérable, de leur fournir des passeports leur permettant de quitter l’Allemagne. Le journaliste soutenait que ces passeports étaient des faux et que les détenteurs seraient arrêtés à la frontière. A la suite de cet article, Frédéric Doerr fut arrêté avec son père Martin, journaliste lui aussi. Tous deux furent internés au camp d’Osthofen. Ils y passèrent deux ans, au cours desquels ils furent torturé à maintes reprises. Remis en liberté, Frédéric émigra en France en juin 1936 avec sa femme et son fils, et s’installa à Metz. Lorsque la seconde guerre mondiale éclata, le journaliste, qui avait obtenu la nationalité française, s’engagea dans l’armée et fut fait prisonnier de guerre par les Allemands. Il réussit à s’échapper, gagna Bayonne et de là Casablanca, puis, en octobre 1940, rentra à Pau, dans le sud de la France, où l’attendait sa famille. Il  trouva un emploi de chauffeur dans une maison de repos. Lorsque, en novembre 1942, le sud de la France fut occupé par les Allemands, il devint urgent de trouver des cachettes pour les réfugiés juifs. Doerr, activement engagé dans la Résistance, aida de nombreuses familles juives à trouver asile au domicile d’amis dans la région. Tel fut le cas de la famille de Gustave Lévy. En 1943, son fils, Claude Lévy, fut arrêté par la milice française et interné dans un camp. Frédéric réussit à le faire remettre en liberté puis, utilisant la voiture de son patron, le conduisit dans un village voisin où il parvint à trouver un refuge. Frédéric Doerr accueillit également chez lui des Juifs persécutés comme Max Kahn, sa femme et son fils, et les hébergea jusqu’à ce qu’il leur ait trouvé une cachette dans un autre village. Il ne chercha jamais la moindre rétribution pour son action, déclarant n’agir que pour des raisons humanitaires. « Pendant toute son existence », devait dire un rescapé, « il a eu le souci d’aider les persécutés – quelle que soit leur religion ou leur origine. »

    Le 18 mars 1982, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Frédéric Doerr, le titre de Juste parmi les Nations.