Dossier n°2462 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Renée Paillassou

Année de nomination : 1983
Date de naissance : 09/03/1912
Date de décès : 22/11/2000
Profession : Enseignante

Irène Paillassou

Année de nomination : 1983
Date de naissance : 21/04/1910
Date de décès : 29/03/2007
Profession : Directrice d’école communale
    Localisation Ville : Saint-Pierre-de-Fursac (23290)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    L’organisation juive « OSE » ouvrit en automne 1939 un home pour enfants à Chabannes (Creuse). Irène Paillassou dirigeait l’école communale et sa sœur Renée y enseignait. Lors de la première rentrée, celle de l’année scolaire 1939/1940, un grand nombre d’élèves, originaires de divers pays d’Europe, ne parlaient pas le français. Irène Paillassou réussit à convaincre le ministère de l’Éducation de créer une classe spéciale pour l’enseigner aux étrangers. Grâce aux soins et aux encouragements des deux sœurs, les enfants qui avaient suivi cette classe comptaient, à la fin de l’année, parmi les meilleurs élèves de l’école. Dans la nuit du 26 août 1942, des policiers français encerclèrent le home, puis firent irruption à l’intérieur. Plusieurs enfants et des membres du personnel furent arrêtés et internés au camp de Nexon. Mme Meiseles, l’infirmière, qui était juive, fut arrêtée et internée avec les élèves les plus grands. Le docteur Meiseles, son mari, réussit à s’enfuir avec les plus petits dans la forêt voisine. Grâce à ses relations, il put faire remettre en liberté sa femme et plusieurs enfants. Mais les gendarmes, méfiants devant cette libération qui leur paraissait douteuse, décidèrent d’arrêter le médecin et sa femme. Les soeurs Paillassou cachèrent le couple dans l’établissement et lui fournirent de fausses cartes d’identité, reçues d’un ami qui travaillait à la mairie. Ensuite Irène et Renée conduisirent les Meiseles dans une commune voisine où ils séjournèrent pendant un certain temps. Plus tard Irène vint les chercher et les conduisit à Bédarride (Vaucluse). Là, ils se cachèrent plusieurs semaines durant dans une cabane perdue dans la montagne. Irène se chargeait de les ravitailler bénévolement. Le docteur Meiseles finit par prendre le maquis et se battit dans la Résistance jusqu’à la Libération. Après la guerre, les Meiseles et les Paillassou restèrent en étroites relations; Irène et Renée demandèrent même à être nommées à Paris, où résidaient le médecin et sa femme.

    Le 3 mars 1983, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Irène et Renée Paillassou le titre de Juste parmi les Nations.

    Remise de la médaille à Irène et Renée Paillassou

    Arbre planté à Yad Vashem

    Documents annexes

    Article de presse - Le petit Marchois de juillet 1996Article de presse – Le petit Marchois de juillet 1996

    Articles annexes

    Interview vidéo d’Irène et Renée Paillassou

    Les médias externes :