Les Justes
Année de nomination : 1983Jeanne Romand
Année de nomination : 1983Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Assistante sociale, directrice d’un home d’enfants
Département : Drôme
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Jeanne Romand, assistante sociale chevronnée, dirigeait un home pour enfants à St. Nazaire-en-Royans (Drôme), petit village au pied du plateau du Vercors à proximité des Alpes. Sous sa direction, « Les Joyeux Lutins » accepta de recevoir, au sein d’une colonie de vacances pour catholiques, des enfants juifs nantis d’une fausse identité. Il s’agissait pour la plupart d’enfants dont les parents avaient été déportés; parfois d’enfants de résistants poursuivis par la Gestapo. Jeanne Romand, seule à connaître leur véritable identité, leur donnait un nom « aryen » et faisait tout son possible pour assurer leur sauvegarde. Lorsque Raymond Samuel-Aubrac, résistant juif, fut arrêté à Lyon en juin 1943, sa femme Lucie se retrouva seule avec leur fils, Jean-Pierre. Un ami médecin lui parla des Joyeux Lutins. Jean-Pierre y fut admis immédiatement et y resta jusqu’en novembre. Après l’épique évasion de son père, la Résistance fit partir les trois Aubrac pour l’Angleterre par un vol clandestin. Bien plus tard, Jean-Pierre évoqua la chaleur et l’affection dont il avait été comblé aux « Lutins ». Alain Moutal fut confié par ses parents à Jeanne Romand en 1944. Mme Moutal témoigna par la suite que les enfants juifs auxquels elle donnait asile étaient admirablement traités et recevaient une bonne éducation. Le village de St. Nazaire-en-Royans fut bombardé en juin 1944. L’entrée des Allemands n’était plus qu’une question de jours. Jeanne Romand ne se départit pas de son calme. Avec l’aide du personnel de l’établissement, elle transféra les vingt-deux pensionnaires et leur équipement, matelas compris, dans une ferme isolée dans la montagne voisine. Peu après, les Allemands occupèrent Les Joyeux Lutins dont ils firent un hôpital de campagne, et installèrent leur quartier-général au village, où ils restèrent jusqu’à leur retraite. Jeanne Romand continua à s’occuper des enfants dans leur refuge montagnard, venant courageusement au village de temps en temps pour renouveler son stock de médicaments. Après la Libération, elle fut décorée par le gouvernement français pour son action pendant l’Occupation.
Le 7 juin 1983, Yad Vashem a décerné à Jeanne Romand le titre de Juste parmi les Nations.
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