Dossier n°2698B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1983

François Chazel

Année de nomination : 1983
Date de naissance : 14/06/1914
Date de décès : 21/04/1966
Profession : Pasteur, membre de la CIMADE

Liliane (Chazel) Chazel

Année de nomination : 1983
Date de naissance : 10/12/1912
Date de décès : 19/03/2005
Profession : infirmière, membre de la CIMADE
    Localisation Ville : Vebron (48400)
    Département : Lozère
    Région : Occitanie

    L'histoire

    François Chazel
     

    Liliane Chazel

    Pendant l’occupation, le pasteur François Chazel, né en 1914, était responsable des paroisses de Vebron et de Rousses, deux villages pauvres de la Lozère, en zone sud. Lorsque le régime de Vichy commença, dès octobre 1940, à persécuter les Juifs, le pasteur et sa femme Liliane, née en 1912, s’engagèrent dans l’organisation protestante CIMADE qui cherchait à trouver, au coeur des vallées isolées des Cévennes, des asiles pour des familles et des individus pourchassés. Le couple Chazel faisait office de liaison entre les réfugiés et les personnes susceptibles de les loger et avertissait les gens de rafles en préparation. Mari et femme venaient en aide à tous ceux qui en avaient besoin en ces heures difficiles, faisant appel à la coopération et à la solidarité de tous les villageois de Vebron et de Rousses – du maire aux postiers en passant par les médecins et même les gendarmes. Après la guerre, Fanny Hadari, née Gutwirth, raconta qu’en juillet 1942 – elle avait alors 23 ans – elle était en route pour Mende (en zone encore non occupée) avec ses parents, Hélène et Elias Gutwirth, et son frère Azriel. Après avoir réussi à se procurer de faux papiers d’identité belges et des cartes d’alimentation, ils avaient trouvé un logement en face du séminaire protestant à Mende. Ils prirent contact avec son pasteur, Joseph Bourdon (q.v.). Quelques mois plus tard les Allemands envahirent le sud de la France, et le péril atteignit son paroxysme après le débarquement en Normandie. Les troupes allemandes contrôlaient les entrées et les sorties de Mende. Hélène et Elias furent accompagnés hors de la ville par des voies détournées; sur les instructions du pasteur Bourdon, leurs enfants partirent à bicyclette pour la maison des Chazel. Ceux-ci les abritèrent deux jours, puis, leur ayant trouvé de faux papiers. les confièrent à un fermier. Ce dernier expliqua aux voisins qu’il avait engagé les jeunes gens pour l’aider aux travaux de la ferme. Le pasteur Chazel resta en contact avec eux jusqu’à la Libération. Après la guerre, Hélène Gutwirth évoqua les longues discussions philosophiques avec le pasteur, et les amicaux conseils qu’il leur dispensait. A la Libération, le pasteur Chazel fut nommé directeur du département des affaires civiles à la préfecture de la Lozère. Hélène continua à correspondre avec lui, même après son installation en Israël. Dans son témoignage après la guerre, Liliane Chazel fut en mesure de citer des dizaines de Juifs que son mari et elle avaient sauvés, cachés ou protégés en leur fournissant faux papiers et vrais emplois. Nombre d’entre eux continuèrent à leur écrire après la Libération. Elle attribua le succès de leur action de sauvetage à la solidarité des humbles paroissiens de Vébron et de Rousses. Ainsi, lorsqu’on demanda au maire, Théophile Hugon, un enseignant laïc à la retraite, de remettre à la préfecture la liste des Juifs de sa commune, il refusa, déclarant simplement : « Voyez-vous, à Vébron nous avons une église et un temple. Les catholiques et les protestants, je peux les compter. Mais nous n’avons pas de synagogue… »

    Le 22 décembre 1983, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur François Chazel et à sa femme, Liliane le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Mariage de François et LIliane

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    Articles annexes

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