Les Justes
Année de nomination : 1983François Chazel
Année de nomination : 1983Date de naissance : 14/06/1914
Date de décés : 21/04/1966
Profession : Pasteur, membre de la CIMADE
Liliane Chazel Chazel
Année de nomination : 1983Date de naissance : 10/12/1912
Date de décés : 19/03/2005
Profession : infirmière, membre de la CIMADE
Département : Lozère
Région : Occitanie
Personnes sauvées
L'histoire
François Chazel
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Liliane Chazel
Pendant l’occupation, le pasteur François Chazel, nĂ© en 1914, Ă©tait responsable des paroisses de Vebron et de Rousses, deux villages pauvres de la Lozère, en zone sud. Lorsque le rĂ©gime de Vichy commença, dès octobre 1940, Ă persĂ©cuter les Juifs, le pasteur et sa femme Liliane, nĂ©e en 1912, s’engagèrent dans l’organisation protestante CIMADE qui cherchait Ă trouver, au coeur des vallĂ©es isolĂ©es des CĂ©vennes, des asiles pour des familles et des individus pourchassĂ©s. Le couple Chazel faisait office de liaison entre les rĂ©fugiĂ©s et les personnes susceptibles de les loger et avertissait les gens de rafles en prĂ©paration. Mari et femme venaient en aide Ă tous ceux qui en avaient besoin en ces heures difficiles, faisant appel Ă la coopĂ©ration et Ă la solidaritĂ© de tous les villageois de Vebron et de Rousses – du maire aux postiers en passant par les mĂ©decins et mĂŞme les gendarmes. Après la guerre, Fanny Hadari, nĂ©e Gutwirth, raconta qu’en juillet 1942 – elle avait alors 23 ans – elle Ă©tait en route pour Mende (en zone encore non occupĂ©e) avec ses parents, HĂ©lène et Elias Gutwirth, et son frère Azriel. Après avoir rĂ©ussi Ă se procurer de faux papiers d’identitĂ© belges et des cartes d’alimentation, ils avaient trouvĂ© un logement en face du sĂ©minaire protestant Ă Mende. Ils prirent contact avec son pasteur, Joseph Bourdon (q.v.). Quelques mois plus tard les Allemands envahirent le sud de la France, et le pĂ©ril atteignit son paroxysme après le dĂ©barquement en Normandie. Les troupes allemandes contrĂ´laient les entrĂ©es et les sorties de Mende. HĂ©lène et Elias furent accompagnĂ©s hors de la ville par des voies dĂ©tournĂ©es; sur les instructions du pasteur Bourdon, leurs enfants partirent Ă bicyclette pour la maison des Chazel. Ceux-ci les abritèrent deux jours, puis, leur ayant trouvĂ© de faux papiers. les confièrent Ă un fermier. Ce dernier expliqua aux voisins qu’il avait engagĂ© les jeunes gens pour l’aider aux travaux de la ferme. Le pasteur Chazel resta en contact avec eux jusqu’Ă la LibĂ©ration. Après la guerre, HĂ©lène Gutwirth Ă©voqua les longues discussions philosophiques avec le pasteur, et les amicaux conseils qu’il leur dispensait. A la LibĂ©ration, le pasteur Chazel fut nommĂ© directeur du dĂ©partement des affaires civiles Ă la prĂ©fecture de la Lozère. HĂ©lène continua Ă correspondre avec lui, mĂŞme après son installation en IsraĂ«l. Dans son tĂ©moignage après la guerre, Liliane Chazel fut en mesure de citer des dizaines de Juifs que son mari et elle avaient sauvĂ©s, cachĂ©s ou protĂ©gĂ©s en leur fournissant faux papiers et vrais emplois. Nombre d’entre eux continuèrent Ă leur Ă©crire après la LibĂ©ration. Elle attribua le succès de leur action de sauvetage Ă la solidaritĂ© des humbles paroissiens de VĂ©bron et de Rousses. Ainsi, lorsqu’on demanda au maire, ThĂ©ophile Hugon, un enseignant laĂŻc Ă la retraite, de remettre Ă la prĂ©fecture la liste des Juifs de sa commune, il refusa, dĂ©clarant simplement : « Voyez-vous, Ă VĂ©bron nous avons une Ă©glise et un temple. Les catholiques et les protestants, je peux les compter. Mais nous n’avons pas de synagogue… »
Le 22 dĂ©cembre 1983, l’Institut Yad Vashem de JĂ©rusalem a dĂ©cernĂ© au pasteur François Chazel et Ă sa femme, Liliane le titre de Juste parmi les Nations.Â
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