Dossier n°2778 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Hélène Rulland

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 12/01/1905
Date de décès : 31/03/1992
Profession : Responsable d’un camp de sauvetage de jeunes filles juives

Simone Rulland

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 03/05/1911
Date de décès : 29/09/1998
Profession : Pharmacienne
    Localisation Ville : Castres (81090)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Hélène Rulland et sa sœur Simone, qui habitaient à Castres (Tarn) risquèrent leur vie pour sauver des enfants et des adolescents juifs pendant la guerre. Elles prêtèrent leur concours au mouvement scout des Eclaireurs Israélites de France et à son réseau clandestin, La Sixième. En été 1942, une vague d’arrestations et de déportations de Juifs déferla sur la France. Le mouvement des Eclaireurs Israélites commença à disperser les enfants abrités dans leur maison de Moissac (Tarn-et-Garonne) et chercha par tous les moyens à aider les enfants venant demander secours. Ce fut le cas d’un groupe de trente adolescentes de 16 à 20 ans qui se présentèrent au bureau du mouvement de Moissac. Ces filles de Juifs émigrés en France après 1936, qui n’avaient donc pas la nationalité française, avaient été internées avec leurs parents au camp de Gurs, puis à celui de Rivesaltes. L’organisation juive « OSE » avait réussi à les faire sortir des camps au dernier moment, alors qu’elles allaient être déportées avec leurs parents. Les jeunes filles étaient logées dans un local des scouts. En août 1942, le groupe, où se trouvaient Irène Israël, Berthe Manéla et Annie Weil, fut convoyé vers une cachette près de Vabre, non loin de Castres. Les jeunes filles, en uniforme de guides pour la circonstance, furent conduites par Hélène Rulland, une ancienne cheftaine qui avait alors une trentaine d’années. Des dirigeants de La Sixième qui la connaissaient bien lui avaient demandé de trouver un refuge pour les adolescentes, en lui suggérant d’établir un camp scout et de les y laisser après s’être assurée qu’elles avaient assez de vivres et que les conditions étaient satisfaisantes. Hélène Rulland loua un bâtiment et un terrain appartenant à un industriel dans la région montagneuse près de Vabre et organisa un camp où les jeunes filles vécurent pendant environ cinq semaines, jusqu’à la fin du mois de septembre 1942. La tâche n’était pas aisée. Les fugitives n’avaient pas de cartes d’alimentation, ce qui rendait leur approvisionnement difficile; il fallut leur fournir de fausses cartes. Elles n’étaient pas non plus habillées assez chaudement pour la fraîcheur de l’automne en montagne. Pendant leur séjour, les membres de La Sixième cherchèrent des familles disposées à les héberger. Finalement, grâce à des guides de montagne, la plupart de ces jeunes filles réussirent à passer clandestinement en Suisse. La sœur d’Hélène, Simone Rulland, qui était pharmacienne, vint en aide à La Sixième en fournissant des médicaments aux gens du groupe qui opéraient clandestinement dans la région de Vabre. Elle laissait également l’organisation utiliser sa pharmacie comme boite aux lettres. Malgré le danger, pendant toute la période de la fin 1942 à l’été 1944, les deux sœurs allèrent chaque soir attendre le train de Toulouse, ne quittant la gare qu’après s’être assurées qu’il n’y avait parmi les voyageurs aucun membre de La Sixième ayant besoin de leur aide. Elles agissaient pour des raisons purement humanitaires sans chercher la moindre contrepartie.

    Le 5 janvier 1984, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Hélène et à Simone Rulland le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 4 mois.