Les Justes
Année de nomination : 1984Paulette Hughes
Année de nomination : 1984Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une Scierie
Raymond Hughes
Année de nomination : 1984Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une Scierie
Département : Hautes-Alpes
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Personnes sauvées
L'histoire
Lorsque les Allemands occupèrent la Belgique en 1940, la famille Frenkel s’enfuit d’Anvers pour se réfugier à Montélimar. En 1942 le père de famille fut envoyé dans un camp de travail obligatoire, puis déporté à Dachau où il mourut. Sa femme et ses deux enfants furent internés dans un camp de concentration en France. Une organisation humanitaire réussit à faire sortir les enfants du camp et à les placer dans un foyer à Peyrins, près de Romans dans la Drôme. Un grand nombre d’enfants juifs trouvèrent refuge dans cet établissement, dirigé par Germaine Chesneau (q.v.). Le jeune Marcel Frenkel et sa soeur y vécurent environ un an, jusqu’à ce que la Gestapo mette la main sur une liste des enfants cachés là. La nuit même, le personnel du foyer évacua tous les jeunes et les répartit entre plusieurs « planques ». Un groupe d’une cinquantaine d’enfants, dont Marcel, fut conduit à Rosans, dans les Hautes-Alpes. Certains furent logés dans une grande bâtisse à l’orée du village et les autres placés dans des familles. Marcel Frenkel se retrouva chez Raymond Hughes et sa femme Paulette, un jeune couple sans enfants. Il avait alors sept ans. Les Hughes l’accueillirent avec chaleur et le traitèrent comme s’il était leur propre fils. Il resta chez eux jusqu’à la Libération, soit pendant près d’un an et demi. A aucun moment les Hughes ne firent pression sur lui pour qu’il se convertisse ou même qu’il aille à la messe le dimanche. Pendant toute cette période, Marcel Frenkel n’eut aucune nouvelle de sa mère et de sa soeur. Raymond Hughes faisait partie de la Résistance et était recherché par les Allemands : il devait se cacher chaque fois que leur approche était signalée. Malgré le danger qu’il courait déjà personnellement, il prit aussi le risque de donner asile à un petit garçon juif. Lorsque les Allemands faisaient une descente à Rosans, Raymond commençait par mettre l’enfant en sûreté dans la scierie qui lui appartenait avant de se cacher lui-même. Les Hughes ne cherchèrent jamais la moindre contrepartie pour leur action courageuse. Ils n’agissaient que par simple humanité et pour manifester leur opposition à l’occupant allemand. A la Libération, la maman et la soeur de Marcel, qui avaient survécu, réussirent à obtenir son adresse par l’intermédiaire de la Croix-Rouge et vinrent le chercher. Pendant plus d’une année, les Hughes, des gens fortunés, continuèrent à envoyer des colis de ravitaillement aux Frenkel, qui se trouvaient démunis de tout après la guerre et la mort du chef de famille. Plus tard, Marcel partit vivre en Israël. Il garda toujours le contact avec ses sauveteurs et en 1981 vint leur rendre visite à Rosans. Raymond et Paulette l’accueillirent avec émotion et fierté.
Le 5 janvier 1994, Yad Vashem a décerné à Raymond et Paulette Hughes le titre de Juste parmi les Nations.
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