Dossier n°2980 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Ané-Prince

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 10/01/1903
Date de décès : //
Profession : Agriculteur

Marianne Ané-Prince

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 02/11/1902
Date de décès : //
Profession : Agricultrice

Jean Ané-Prince

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Guillaume Ané-Prince

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 09/07/1933
Date de décès : 01/11/2018
Profession :
    Localisation Ville : Aulus-les-Bains (09140)
    Département : Ariège
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Nechama Melzer vit en Israël à Haïfa depuis janvier 1944. Et c’est en lisant le Jérusalem Post, qu’elle a décidé de demander la médaille des Justes pour celui qui l’avait sauvée, avec sa soeur cadette, Sarah, pendant la dernière guerre mondiale.
    Nechama, née en Autriche le 22 juillet 1903, part vivre à Bruxelles, en Belgique, avec sa soeur cadette, née en 1923. Elles y deviendront secrétaires et traductrices, car elles parlent plusieurs langues. Elles arrivent en France le 10 mai 1940, fuyant les Allemands. Mais elles sont vite repérées avec leur accent autrichien. Considérées comme ennemies de la France, du camp de Villemure dans le Sud de la France où elles se sont réfugiées, elles sont internées à l’hippodrome de Toulouse le 19 mai, et se retrouvent dix jours plus tard au camp de Gurs. Le directeur du camp, qui craint pour leur vie autant qu’elles, leur rend leur liberté le 11 juillet et elles retournent retrouver leur soeur aînée Golda, qui vit à Toulouse avec son mari d’origine polonaise. Ceux-ci embarqueront dans le dernier paquebot parti de Sète vers les États-Unis rejoindre leur fils.
    En décembre, les deux soeurs sont assignées en résidence à Luchon, puis à Salies-du-Salat, de mars à avril 1941, et à Bruguières jusqu’au 28 avril 1942.
    Elles retrouvent ensuite plusieurs centaines de juifs venus de la France entière et consignés comme elles à Aulus-les-Bains en Ariège, et où on leur interdit de dépasser le périmètre du village. Logées dans un grand studio avec cuisine, nourries par les fermiers, elles font la connaissance des Ane-Prince, qui leur apportent de la viande et du lait. Le père, Jean, leur promet de les aider à fuir la menace qui pèse sur les juifs. Averties par le propriétaire de l’hôtel de France, M. Gallin, de l’arrivée imminente des Allemands à Aulus, plusieurs juifs demandent à Jean de partir. Mais il ne peut emmener au refuge qu’il connaît bien plus de treize personnes. Finalement, les juifs d’origines russe et roumaine se croyant hors de danger refusent de venir, et les deux jeunes femmes se retrouvent finalement seules dans la montagne, où Jean vient leur porter régulièrement des vivres, leur donnant en même temps des informations. Il accepte de cacher leur argent chez lui, contre la promesse qu’elles récupéreront tout quand tout danger sera passé.
    Mais, à la fin de l’été, le village murmure qu’elles sont au refuge et, par prudence, Jean décide de les emmener chez lui où il les cache dans une mansarde pendant quelques jours. Jusqu’à ce que M. Gallin leur donne une chambre à l’hôtel de France, avec quatre autres personnes, jusqu’en décembre. Jean, qui continue à leur rendre visite, finit par leur proposer de leur faire passer la frontière par le col d’Espagne, situé à 2 000 mètres, avant l’arrivée des avalanches. Elles y passeront la frontière sans encombres.




    Mis à jour il y a 1 mois.