Dossier n°3195B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anne-Marie (Piguet) Im Hof

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 12/04/1916
Date de décès : 18/12/2010
Profession : Animatrice au Service du Secours aux enfants de la Croix Rouge
    Localisation Ville : Montégut-Plantaurel (09120)
    Département : Ariège
    Région : Occitanie

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      L'histoire


      Au service du « Secours aux enfants » de la Croix-Rouge suisse, Anne-Marie Piguet rejoignit en mai 1943 l’équipe des animateurs du Château de la Hille, dans le département de l’Ariège. De nationalité suisse, elle avait alors 26 ans. Au Château de la Hille, home créé et géré par le Secours aux enfants, avaient été recueillis, après de longues et pénibles tribulations, 120 enfants juifs réfugiés d’Allemagne. Depuis l’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre 1942, les aînés des pensionnaires, ceux âgés de 16 ans et plus, étaient particulièrement menacés d’arrestation et de déportation. Le 27 août 1942 déjà, ils avaient été arrêtés par la gendarmerie française, internés au camp du Vernet et avaient échappé de justesse à la déportation grâce à l’énergique intervention de Maurice Dubois (q.v.), directeur en France du Secours aux enfants. Il les fit libérer et ramener au Château de la Hille. Il était donc devenu urgent de les mettre à l’abri puisque désormais le patronage de la Croix-Rouge suisse ne pouvait plus garantir leur sécurité. La famille Piguet habitait dans la zone démilitarisée de la frontière franco-suisse, près de la forêt de Risoux, non loin du village français La Chapelle-les-Bois (Doubs). Le père et le grand-père d’Anne-Marie étaient gardes-forestiers. Elle-même connaissait fort bien les sentiers et les passages secrets de la forêt de Risoux. Anne-Marie décida de les utiliser pour faire entrer clandestinement en Suisse les adolecents en péril. Elle opéra avec l’aide de Victoire et Madeleine Cordier (q.v.), deux sœurs habitant à Champagnole (Jura), auxquelles elle vint confier plusieurs de ses protégés. Puis, une fois la frontière franchie, Anne-Marie conduisait son groupe, à travers la zone démilitarisée, jusqu’au domicile de ses parents.

      Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Anne-Marie Im Hof-Piguet le titre de Juste parmi les Nations.

      Articles annexes