Les Justes
Année de nomination : 1985Hermine Orsi
Année de nomination : 1985Date de naissance : 09/01/1909
Date de décès : //
Profession : Intendante du pensionnat « les Grillons », cuisinière
Département : Haute-Loire
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Lorsqu’en novembre 1942 l’ensemble de la France fut occupé, la persécution des Juifs s’intensifia tandis que les organisations qui leur venaient en aide en étaient réduites à agir dans la clandestinité. Ce fut le cas du Groupe d’Action contre la Déportation, créé par Joseph Bass et plus connu sous le nom de Service André. Il s’occupait de cacher des Juifs des grandes villes du sud – essentiellement Marseille et Nice – et de leur fournir des faux papiers et des cartes d’alimentation. Les enfants étaient le plus souvent placés dans des communes, à majorité protestante, de la région montagneuse du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Hermine Orsi était intendante du pensionnat des Grillons, où vingt-trois adolescents juifs avaient trouvé refuge. Elle était également chargée de la cuisine. L’établissement était dirigé par Daniel Trocmé (q.v.). Le 29 juin 1943 la Gestapo vint arrêter le jeune homme et ses vingt-trois protégés. Tous furent déportés en Pologne et exterminés. Le pensionnat fut fermé. Hermine Orsi, qui y avait rencontré « M. André », accepta de travailler pour son service. Il s’agissait d’aller chercher des groupes d’enfants juifs à Marseille et de les escorter vers les communes de la région du Chambon. Elle s’acquitta de cette tâche avec abnégation tout en traitant les enfants avec affection et compréhension. Parfois, elle prenait part aux opérations de recherche pour localiser les malheureux enfants qui, restés seuls et démunis de tout, se cachaient après l’arrestation de leurs parents, dans des caves et des abris de fortune. Elle conduisait alors les jeunes rescapés vers le Chambon et ses environs et les confiait à des familles d’accueil. Au mépris du danger, Hermine Orsi contribua à sauver ainsi des dizaines d’enfants juifs. Au cours des deux dernières années de l’Occupation, elle abrita plus d’une fois des Juifs dans son modeste appartement de Marseille. Elle hébergea notamment pendant plusieurs mois le docteur Ghinsberg, venu se réfugier à Marseille en décembre 1941 et qui était traqué par la Gestapo. Dans le courant de l’année 1944, Hermine le mit en contact avec des Résistants de la région du Chambon et il se joignit à leur combat. Lorsque Marseille fut bombardée en juin 1944, elle donna asile à cinq Juifs étrangers qu’elle ne connaissait pas, qui ne parlaient pas un mot de français et avaient tout perdu, y compris leurs papiers, dans les bombardements. Ils vécurent chez elle pendant trois mois, jusqu’à la Libération, et elle veilla à leur assurer leur subsistance.
Le 29 avril 1985, Yad Vashem a décerné à Hermine Orsi le titre de Juste parmi les Nations.
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