Les Justes
Noémie Fradin Benetreau
Année de nomination : 1985Date de naissance : 21/10/1889
Date de décés : //
Profession : Paysanne
Département : Deux-Sèvres
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire

Noémie Fradin
En avril 1943, Anna Grinberg, une jeune femme juive dont le mari avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© et dĂ©portĂ©, accoucha Ă Paris d’un petit garçon qu’elle appela Gabriel Guy. La maman et le bĂ©bĂ© se cachaient dans un minuscule appartement. En novembre, Anna Ă©chappa de justesse Ă l’arrestation. Devant la dĂ©tresse de la jeune femme, un ami mĂ©decin lui conseilla de faire appel Ă Eva Pradin, une jeune institutrice protestante. Eva l’envoya chez sa mère NoĂ©mie Pradin qui habitait Ă Noirvault, petit village des Deux-Sèvres. Cette paysanne, qui Ă©tait veuve, avait dĂ©jĂ hĂ©bergĂ© d’autres Juifs que sa fille lui avait adressĂ©s : BenoĂ®t Rayski, quatre ans, et Madeleine Barszczewski, sept ans, avaient Ă©tĂ© emmenĂ©s en cachette hors de Paris après la grande vague d’arrestations de juillet 1942; les deux enfants vĂ©curent chez NoĂ©mie Fradin jusqu’en novembre 1943. Anna Grinberg entreprit donc le long et dangereux voyage avec son bĂ©bĂ©, arrivant Ă la petite gare de Noirvault oĂą l’attendait une charrette envoyĂ©e par NoĂ©mie. Cette dernière accueillit chaleureusement la nouvelle venue ; bientĂ´t Anna l’appela « MĂ©mĂ© ». NoĂ©mie Fradin agissait par pur altruisme, ne cherchant aucune rĂ©compense. Noirvault comptait en tout et pour tout six familles protestantes et une famille catholique; tout le monde savait que la veuve cachait des Juifs. Les villageois gardèrent le secret, apportaient des vĂŞtements, de la nourriture et des informations, et ne soufflaient mot aux autoritĂ©s. En mai 1944, alors que la jeune femme Ă©tait allĂ©e consulter un mĂ©decin dans la ville voisine de Moncoutant, les Allemands firent une descente Ă Noirvault. Le fils de Mme Fradin la prĂ©vint de ne pas rentrer au village. AidĂ©e par le pasteur Casalis, Anna Grinberg prit la fuite. Le bĂ©bĂ©, cachĂ© chez des voisins de NoĂ©mie, demeura chez eux jusqu’après la guerre. ArrĂŞtĂ©e par la Gestapo, la veuve subit un interrogatoire mais rĂ©ussit Ă se faire passer pour une paysanne ignorante, qui n’avait jamais rien fait pour les Juifs. Après la guerre, NoĂ©mie continua Ă entretenir d’excellentes relations avec ceux qu’elle avait sauvĂ©s. Bien des annĂ©es plus tard, Gabriel Guy Grinberg donna Ă sa fille qui venait de naĂ®tre le nom de NoĂ©mie.
Le 10 octobre 1985, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© Ă NoĂ©mie Fradin le titre de Juste parmi les Nations.Â