Dossier n°3328 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antonin Costes

Année de nomination : 1986
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière

Pauline Costes

Année de nomination : 1986
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermier

Juliette (Costes) Rey

Année de nomination : 1986
Date de naissance : 23/11/1924
Date de décès : //
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Puginier (11400)
    Département : Aude
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Pauline et Antonin Costes vivaient à Puginier, petit village situé à sept kilomètres environ de Castelnaudary, dans l’Aude. Les Allemands occupèrent cette région en novembre 1942. Fermiers, les Costes vivaient de la vente des œufs et autres produits de la ferme. Un de leurs clients était Georges Lévy, dont la famille habitait Castelnaudary. Il faisait partie de la Résistance. Après les premières arrestations de Juifs dans la contrée, le commandant de son réseau l’avertit de mettre à l’abri ses enfants – Nicole, quatre ans, et Philippe, deux ans – lui conseillant de les envoyer chez les Costes. Juliette, la fille de ces derniers, qui avait alors dix-neuf ans, faisait en effet office de courrier pour le réseau. Georges Lévy se présenta donc chez les Costes à Puginier, leur révéla qu’il était juif et demanda aux fermiers d’héberger ses enfants. Le lendemain, Juliette se rendit chez lui à bicyclette. Elle emportait du tissu pour pouvoir prétendre, en cas de contrôle, les routes étant étroitement surveillées, qu’elle se rendait chez une couturière qui habitait l’immeuble des Lévy. Juliette avait l’intention de n’emmener qu’un seul enfant. Mais les petits refusèrent de se séparer, pleurant à chaudes larmes. Emue, elle se laissa convaincre de les prendre tous les deux. Elle les installa dans une petite charrette qu’elle attacha à sa bicyclette et rentra chez elle à la nuit tombée. L’arrivée des deux petits juifs n’éveilla pas les soupçons des voisins, car la Croix-Rouge avait déjà placé plusieurs orphelins à la ferme. Néanmoins, l’endroit était dangereux pour des enfants juifs. La Wehrmacht effectuait des manœuvres dans la région; les soldats allemands avaient réquisitionné le centre communal de Puginier et faisaient souvent des descentes dans les fermes, à la recherche de maquisards ou plus simplement pour se ravitailler. Les petits Lévy, qui avaient pris des noms d’emprunt, vécurent pourtant chez les Costes jusqu’à la Libération, en août 1944. Nicole fréquentait l’école du village et y suivait les cours d’instruction religieuse catholique avec ses camarades. Les Costes cependant, expliquaient aux deux enfants qu’ils devaient garder leur identité et leur enseignaient les principes de la morale et de la justice. A la fin de la guerre, les fermiers firent de grands efforts pour réunir toute la famille Lévy, avec laquelle ils continuèrent à entretenir des relations amicales de longues années durant.

    Le 27 janvier 1986, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Antonin, Pauline et Juliette Costes, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 3 mois.