Dossier n°3401 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1986

Georges Dumas

Année de nomination : 1986
Date de naissance : //
Date de décès : 26/03/1944
Profession : Commandant de haut rang dans la Résistance
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Pendant la guerre, Georges Dumas était un commandant de haut rang dans la Résistance. Il opérait à Limoges, en Haute-Vienne. Lorsque toute la France fut occupée, il commença à venir en aide aux Juifs dont la situation était devenue critique et que menaçait la déportation. En septembre 1943, Simone Nathan, élève de philosophie, qui devait rédiger une composition sur le thème de l’allégeance, remit un travail sous forme de lettre au maréchal Pétain, ce qui lui valut d’être renvoyée du lycée. Les gendarmes reçurent l’ordre de l’arrêter. L’adolescente connaissait la fille de M. Dumas qui fréquentait le même établissement. Par ailleurs, le bruit courait que Georges Dumas aidait les Juifs. Les Nathan, dont les biens avaient été confisqués parce qu’ils étaient juifs, firent donc appel à lui. Quelques jours plus tard, il réussit à trouver un abri pour Simone dans un couvent de Limoges qui faisait aussi office d’hôpital. Elle y vécut d’octobre 1943 à mars 1944, ne sortant que rarement. Lorsqu’elle le faisait, elle présentait un permis de sortie que lui avait remis Dumas. Georges Dumas lui rendit visite plusieurs fois pour s’assurer que ses conditions de vie n’étaient pas trop difficiles. La mère supérieure et une religieuse avec laquelle Simone avait sympathisé étaient seules à savoir qu’elle était juive. Malgré toutes ces précautions, un collaborateur local apprit qu’une juive se cachait au couvent et la jeune fille dut s’enfuir sans délai. Une nouvelle fois, Dumas lui vint en aide; il procura de faux papiers à toute la famille – les parents de Simone, la jeune fille et ses frères – qui put ainsi quitter Limoges. En mars 1944 les Nathan arrivèrent dans la Creuse où ils vécurent jusqu’à la fin de la guerre. Georges Dumas sauva aussi la vie d’Henri Sandler, qui devait devenir le président de la communauté juive de Limoges. En 1940, Henri fut démobilisé après avoir passé trois ans à l’armée et rentra à Limoges. En avril 1943 les gendarmes vinrent l’arrêter au motif qu’il était réfractaire au travail obligatoire. Ses amis firent appel à M. Dumas, qui intervint auprès des autorités et obtint sa mise en liberté au bout de 48 heures. Sans cette intervention, il aurait sans doute été livrés aux Allemands et déporté vers l’est. Georges Dumas était motivé par des considérations purement idéologiques et humanitaires et ne chercha jamais la moindre récompense. Ses actions courageuses devaient lui coûter la vie : arrêté en mars 1944 par la Gestapo, il fut exécuté.

    Le 27 mars 1986, Yad Vashem a décerné à Georges Dumas le titre de Juste parmi les Nations. Son fils Roland, alors ministre des Affaires étrangères, fut invité à planter un arbre à son nom et à sa mémoire dans l’Allée des Justes à Jérusalem.

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