Dossier n°3507 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1986

Marius Jolivet

Année de nomination : 1986
Date de naissance : 21/10/1906
Date de décès : 25/03/1964
Profession : Prêtre, curé de paroisse
    Localisation Ville : Collonges-sur-Salève (74160)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Le père Marius Jolivet était le curé de la paroisse de Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie). Le presbytère était situé tout près de la frontière suisse. Au cours des années 1943 et 1944, des dizaines de réfugiés juifs firent connaissance avec sa maison, dont il avait fait un refuge et un relais sur la route de l’évasion. Les fugitifs passaient chez lui plusieurs heures ou plusieurs jours, en fonction de la situation le long de la frontière. Le curé s’occupait d’eux avec dévouement, ne révélant leur identité à personne, pas même à ses plus proches amis. Il inspectait quotidiennement la frontière, à la recherche du meilleur point de passage, jusqu’à ce que tous ses protégés aient réussi à passer en Suisse. Ses amis de la Résistance, qui travaillaient avec lui pour sauver les Juifs pendant l’Occupation, parlent de lui comme d’un homme hors du commun. Un homme droit et modeste qui, obéissant aux ordres de sa conscience, se consacrait tout entier à aider les autres. de la jeune Eva Stein est restée gravée dans leur mémoire. Cette enfant était la fille de Juifs allemands venus de Hambourg qui s’étaient réfugiés à Lyon (Rhône). Durant les grandes rafles de Juifs du mois d’août 1942, les Stein tentèrent de fuir la ville pour se réfugier dans un village voisin. Tous ne réussirent pas. M. Stein et la petite Eva furent arrêtés et emprisonnés. Affolé, M.Stein se suicida. La Résistance réussit à faire sortir Eva de prison. L’enfant fut d’abord placée dans une pension à Crémieu (Isère), puis dans un établissement pour jeunes filles à Collonges-sous-Salève. Quelques jours plus tard, en avril 1943, le père Jolivet accompagna personnellement Eva en Suisse auprès de sa mère, qui avait réussi à franchir la frontière, ainsi que les autres membres de la famille, grâce à l’aide d’une courageuse jeune femme, Renée Miolane. Le compositeur Léon Algazi fut au nombre des Juifs que le curé aida à passer en Suisse. Le père Jolivet tomba malade et mourut, laissant le souvenir de sa bonté et de son courage.

    Le 6 novembre 1986, Yad Vashem a décerné au père Marius Jolivet le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    13 juillet 2015 07:58:29
    Article de presse - Le Dauphiné Libéré du 30/05/1987Article de presse – Le Dauphiné Libéré du 30/05/1987
    13 juillet 2015 07:58:00
    Article de presse - Le Dauphiné Libéré du 16/05/1987Article de presse – Le Dauphiné Libéré du 16/05/1987
    13 juillet 2015 07:57:17

    Articles annexes