Les Justes
Marie-Louise Matinier
Année de nomination : 1987Date de naissance : 21/03/1889
Date de décès : //
Profession : Directrice d’école
Michel Matinier
Année de nomination : 1987Date de naissance : 02/02/1888
Date de décès : 20/08/1944
Profession : Employé de Mairie
Paule Yvette (Matinier) Trebosc
Année de nomination : 1987Date de naissance : 17/08/1912
Date de décès : 11/11/2009
Profession : Fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
L'histoire
Michel Alphonse et Marie-Louise Matinier vivaient à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Michel Alphonse, qui faisait de la résistance, travaillait à la mairie; sa femme était directrice d’école. Leur fille habitait Paris avec son époux, M. Trébose. Elle fit la connaissance du docteur Fiszman et de sa femme Sophie, des réfugiés juifs polonais, et leur fournit de faux papiers pour leur permettre de continuer à vivre dans la capitale. Lorsque la situation des Juifs devint intenable, la jeune femme, qui était soignée par le docteur Fiszman, l’envoya se cacher chez ses parents à Clermont-Ferrand. Un peu plus tard, elle accompagna Sophie, enceinte de neuf mois, qui partait rejoindre son mari. Michel Alphonse et Marie-Louise accueillirent généreusement les deux fugitifs, malgré le danger. Soupçonné de faire de la résistance, Michel Alphonse était en effet surveillé par les autorités. Lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, les Matinier durent chercher un autre refuge pour les Fiszman. Mais ils continuèrent, au péril de leur vie, à héberger temporairement des Juifs en fuite, et notamment la tante du médecin et ses deux fils. Lorsque la tante fut arrêtée, les Matinier trouvèrent une famille d’accueil pour les deux garçons. Ils abritèrent également André Blumel, le secrétaire de Léon Blum, l’illustre leader socialiste. Grâce à ses fonctions, Michel Alphonse procura à de nombreux Juifs des faux papiers qui leur sauvèrent la vie. Parmi eux, les époux Sterca et leurs filles Rachel et Sarah. Après les avoir hébergés pendant quelques jours, Michel Alphonse et Marie-Louise envoyèrent trois des membres de la famille chez d’autres résistants qui leur trouvèrent une cachette où ils vécurent en paix jusqu’à la Libération. Rachel Sterca, qui avait quatorze ans en 1942, demeura chez les Matinier pendant près d’un an. Dans ses mémoires, elle évoque l’ambiance chaleureuse de ce foyer où elle fut traitée comme la fille de la maison, et qui était ouvert « à toutes les personnes en détresse, malgré le danger que cela représentait pour eux. » Michel Alphonse Matinier fut arrêté quelques jours avant la Libération, le 9 août 1944, en même temps que le docteur Fiszman. Accusés de faits de résistance, les deux hommes furent torturés par la Gestapo. Leurs corps mutilés furent retrouvés au fond d’un puits. Arrêtée elle aussi, Marie-Louise Matinier devait être déportée vers les camps; heureusement, la Libération intervint juste à temps pour la sauver.
Le 14 janvier 1987, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Michel Alphonse et à Marie-Louise Matinier et à leur fille Mme Trébosc, le titre de Juste parmi les Nations.