Dossier n°3595 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Annie Van Der Post Schuylenberg

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 16/01/1910
Date de décès : 05/02/1953
Profession : Fermière; mère de 2 enfants

Jacob Van Der Post

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 28/02/1909
Date de décès : 08/08/1993
Profession : fermier
    Localisation Ville : Villards-d’Héria (39260)
    Département : Jura
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Jaap Van der post

    Jaap Van Der Post, né en 1907, et son épouse Annie, tous deux originaires de Hollande, avaient émigré en France et vivaient à Grand Chatel, dans le Jura, avec leurs deux enfants. Ils étaient en contact avec le Consul général de Hollande à Lyon. A la fin de l’année 1941, le consulat fut débordé par le flot de réfugiés venus de Hollande et de Belgique qui cherchaient à passer en Suisse ou en Espagne. La plupart d’entre eux avaient besoin d’un abri temporaire en attendant que leur passage soit organisé. Informés de la situation par le consulat, les Van Der Post ouvrirent leur ferme aux réfugiés. Elle était située à l’écart du village et les visiteurs pouvaient passer inaperçus, d’autant qu’ils étaient logés dans des bâtiments habituellement non utilisés et en retrait. Le couple travaillait en étroite coopération avec Jean Henri Weidner (q.v.), chef du réseau de résistance hollandais en France Dutch-Paris, et avec M. Sevenster au consulat. Il accueillit des dizaines de personnes, les nourrissant, leur fournissant des vêtements et leur donnant parfois un peu d’argent de poche, tout cela sans contrepartie. A partir de novembre 1941 il y eut ainsi un va-et-vient incessant. Les premiers réfugiés étaient des Juifs polonais émigrés en Belgique d’où les avait chassés l’invasion allemande. Les premiers juifs hollandais arrivèrent à Grand Chatel en avril 1942 et le flot ne tarit pas avant mars 1943. Parmi eux se trouvaient Walter Son, Max Wins, Mme. A. Wolf-van-Tijn, Brandon Zeehandelaar, M. Nathans, M. Verveer, Bermard van Gech et Hans Kahn. Ce dernier avait échappé de justesse à la grande rafle d’Amsterdam en juillet 1942. Alors âgé de dix-sept ans, il avait tenté de rejoindre l’Angleterre par le Portugal, mais la police l’avait arrété et interné au camp disciplinaire de Vernet d’Ariège, près de Toulouse. Il y fit la connaissance de Sally Noach, qui avait des contacts au consulat de Lyon et c’est ainsi qu’il arriva chez Jaap et Annie. Ils l’accueillirent sans poser de questions et l’hébergèrent pendant cinq mois, jusqu’à ce qu’il puisse franchir les Pyrénées et passer en Espagne avec l’aide de résistants français. En novembre 1942 la jeune Anna Jagla arriva à la ferme avec son ami français Mandelbaum. Ils y vécurent jusqu’en mars 1943. En janvier 1943, Mme A. Wolf-van-Tijn trouva elle aussi asile chez Jaap et Annie. Elle s’était enfuie de Hollande en France avec son mari. Après avoir été assignés à résidence forcée, ils furent internés au camp de Châteauneuf les Bains, d’où son mari fut déporté vers les camps de la mort. Mme Wolf réussit à s’évader et à rejoindre des parents en Haute-Savoie. Ne pouvant rester chez eux, elle fut orientée vers la ferme des Van der Post où elle demeura jusqu’à la Libération, dix-huit mois plus tard. Elle était la seule à habiter le bâtiment principal avec les Van Der Post, qui la présentaient comme nurse des enfants et aide ménagère. Trois soldats allemands, survenus inopinément pour débusquer des clandestins, acceptèrent cette explication et renoncèrent à perquisitionner les lieux. Après la guerre, le gouvernement néerlandais décora Jaap et Annie pour leurs hauts faits de Résistance.

    Le 4 mars 1987, Yad Vashem a décerné à Jaap Van Der Post et à son épouse Annie Van Der Post-Schuylenburg le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation  cérémonie Van der postInvitation cérémonie Van der post
    20 janvier 2014 13:12:38
    Article de presse - L'Est Républicain du 10/12/1989Article de presse – L'Est Républicain du 10/12/1989
    20 janvier 2014 13:12:01

    Articles annexes

    Aucun autre article