Dossier n°3735 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Georgette (Rigault) Cheverry

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 19/02/1913
Date de décès : //
Profession : professeur de lettres
    Localisation Ville : Paris (75007)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Pendant l’occupation, Georgette Cheverry, dont le mari, médecin, avait été fait prisonnier par les Allemands, vivait à Paris avec son petit garçon. L’hôpital pédiatrique où son mari travaillait avant la guerre avait mis à sa disposition un petit appartement dans l’établissement. La jeune femme, née en 1913, était catholique pratiquante. Professeur de littérature dans une école de la capitale, elle donnait également des leçons particulières de musique. L’une de ses élèves était Odette Gartenlaub, la fille aînée d’un bijoutier. Lorsque leur magasin, situé dans le centre de Paris, leur fut retiré et « aryanisé » dans le cadre des nouvelles lois raciales, ils durent déménager pour s’installer dans un autre appartement. Ils réussirent à emporter des bijoux et des objets précieux qu’ils confièrent à Georgette Cheverry. Le 15 juillet 1942, Odette, qui travaillait à l’UGiF (Union Générale des Israélites de France) prévint ses parents que le bruit courait qu’une vaste rafle de Juifs allait être déclenchée dans la nuit. Elle fit appel à Georgette qui mit à l’abri ses petites soeurs, Régine, âgée de 10 ans et Dina, cinq ans, dans l’appartement de Georgette. Quelques jours plus tard, la jeune femme les accompagna dans sa maison de campagne de Charolles, dans l’est de la France. Après la guerre, Régine et Dina évoquèrent ce voyage en train. Leurs papiers étaient des faux grossiers et faciles à déceler. Pourtant Georgette ne se laissa pas décourager et prit le risque. Un officier allemand, monté dans le train pour contrôler les voyageurs, examina longuement les pièces d’identité des deux petites, qui éclatèrent en sanglots. Il leur rendit les papiers sans mot dire. Arrivée au village, Georgette confia les deux enfants à un couple qu’elle connaissait et rentra à Paris. Au mois de mars 1944, elle revint à Charolles avec sa mère et son petit garçon et y séjourna jusqu’à la fin de la guerre, s’occupant des deux fillettes comme si elles étaient les siennes. Pendant toute cette période, elle resta en contact avec les Gartenlaub et leur fille Odette qui étaient restés à Paris. Elle commença aussi à participer à la Résistance. Après la guerre, les enfants restèrent amies avec celle qui les avaient sauvées. Quarante-cinq ans après l’événement, Georgette Cheverry révéla que pendant toutes les années écoulées depuis l’épisode du train, elle avait prié chaque jour pour le salut de l’officier allemand qui avait contrôlé leurs papiers et avait fait semblant de ne pas s’apercevoir qu’il s’agissait de faux.

    Le 19 octobre 1987, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Georgette Cheverry le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Georgette CHEVERRY

    Documents annexes

    Hommage à Odette GartenlaubHommage à Odette Gartenlaub
    12 novembre 2017 07:15:37

    Articles annexes

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