Dossier n°3795 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Antoinette Eyraud

Année de nomination : 1987
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Léon Eyraud

Année de nomination : 1987
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Léon Eyraud est l’aîné d’une famille protestante de 9 enfants. Après des conflits familiaux, il part travailler dans une mine, dans le Cantal, près de Mauriac. Antoinette, son épouse, est originaire de Mauriac (Cantal). 

    En 1940, ils vivent au Chamon-sur-Lignon et prennent la direction des Ombrages, une pension pour garçons, située près de la gare, où sont accueillis des réfugiés (juifs, réfractaires au STO) et responsable du groupe de Résistance au Chambon-sur-Lignon. 

    Léon Eyraud coordonne la résistance politique et militaire de la région du Chambon et collabore, en parallèle, avec les réseaux animés par les pasteurs de l’Église réformée ou par des groupes de résistants actifs de la région.
    Dans son activité, il est secondé par l’instituteur, Roger Darcissac, son épouse, Antoinette, Adolphe Caritey, son futur gendre, Franck, le neveu du pasteur Théis, Manchon, Émile Rousset et plusieurs autres personnes.
    Au total, ce service a fourni plus de 1 000 fausses cartes à des Juifs, à des réfractaires du STO et à des résistants.

    Oskar Rosowsky, un Juif originaire de Russie, actif dans la résistance, était arrivé de Berlin en France avec sa famille en 1933 et s’étaient installés à Nice.
    Son père, arrêté en juillet 1942, fut interné à Drancy puis déporté sans retour vers Auschwitz.
    Le 9 août 1942, Oskar est arrêté à son tour et interné dans un camp de travail pour étrangers à Mandelieu. Il s’en évade et tente avec sa mère de rejoindre la Suisse.
    Sa mère fut arrêtée et internée au camp de Rivesaltes. Grâce à des amis protestants, Oskar put obtenir des faux papiers pour sa mère, Myriam Rosowsky, et réussit à la faire sortir du camp avec un faux permis de séjour et à la ramener à Nice.

    En janvier 1943, Myriam Rosowsky trouve refuge à Fay-sur-Lignon, grâce au pasteur Daniel Curtet et sa femme Suzanne.
    Oskar, est au Chambon-sur-Lignon à la pension Beau Soleil.
    Engagé dans la résistance, il a 20 ans en 1943, et fabrique de faux papiers dans le réseau dirigé par Léon Eyraud, qu’il fournit à des réfugiés juifs, leur permettant ainsi d’échapper aux autorités d’occupation et de circuler librement.
    Deux fois par mois, Oskar se rend à Fay-sur-Lignon et remet à sa mère des faux papiers destinés aux Juifs cachés par le pasteur Daniel Curtet.

    En 1943, Oskar habite chez Henri et Emma Héritier qui vivent avec leur quatre enfants au Chambon-sur-Lignon en Haute Loire. Il y restera jusqu’à la Libération.

    Émile Sèches, qui dirigeait au Chambon, la pension Tante Soly avec son épouse témoigne : “Ce même policier (Praly) me téléphone un jour pour me demander pourquoi je ne m’étais pas déclaré comme juif. Je lui ai répondu : “Ce n’est pas la peine, tout le monde me connait comme juif au Chambon”. Il a fallu que j’aille le voir ; il a écrit sur ma carte d’identité et sur ma carte d’alimentation : JUIF en grosses lettres rouges. Le résultat, c’est que pour descendre voir ma famille à Saint-Étienne, j’ai dû me faire faire des faux papiers. C’est Léon Eyraud, toujours lui, qui me les a procurés”.

    Adolphe Caritey, le mari d’Aline née Eyraud, deviendra directeur de la pension « Les Ombrages », succédant ainsi à son beau-père.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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