Les Justes
Année de nomination : 1989Clothilde Daubas Berges
Année de nomination : 1996Date de naissance : 02/03/1909
Date de décés : //
Profession : Fermière
Valentin Daubas
Année de nomination : 1989Date de naissance : 12/09/1902
Date de décés : 15/05/1994
Profession : Fermier
Département : Gers
Région : Occitanie
Personnes sauvées
L'histoire
Valentin Daubas vivait Ă La Cassagnard, petit village près de Bonas, dans le Gers, avec sa femme Clotilde et leurs trois enfants. Ce fermier, qui avait une trentaine d’annĂ©es pendant l’Occupation, s’occupait de ses vignobles et Ă©levait des canards. Deux rĂ©fugiĂ©es juives originaires d’Allemagne, Erika Dessauer et sa mère, avaient Ă©tĂ© assignĂ©es Ă rĂ©sidence Ă Castera Verduazan, non loin de La Cassagnard. Erika, qui avait alors dix-neuf ans, fut envoyĂ©e par sa mère Ă la ferme Daubas pour acheter de la nourriture et sonder ses propriĂ©taires : seraient-ils disposĂ©s Ă les aider si elles avaient un jour besoin d’une cachette? La rencontre fut positive : Erika fut Ă©mue par la bontĂ© d’une famille large d’esprit qui lui assura qu’elle trouverait porte ouverte le jour oĂą elle chercherait un abri pour elle et sa mère. Son père, qui Ă©tait restĂ© Ă Toulouse, Ă©tait en contact avec un officier de police, Charles Heyl, qui lui avait promis de l’avertir en cas de rafle. Il tint parole et, le 3 aoĂ»t 1943, convoqua M. Dessauer au commissariat de Toulouse pour le prĂ©venir que des arrestations massives de Juifs Ă©taient imminentes. M. Dessauer contacta immĂ©diatement sa femme et sa fille et, utilisant le code qu’ils avaient mis au point, les prĂ©vint qu’elles devaient se sauver. Le soir mĂŞme, les deux femmes se rendirent Ă pied Ă la ferme des Daubas, situĂ©e Ă quatre kilomètres. Valentin et Clotilde les accueillirent chaleureusement, les assurant qu’elles seraient en sĂ©curitĂ© et qu’elles pouvaient rester aussi longtemps qu’il le faudrait. On expliqua aux enfants que madame Dessauer, malade, Ă©tait venue reprendre des forces Ă la campagne, mais qu’il ne fallait parler des visiteuses Ă personne. Les Daubas leur demandèrent de plus de les prĂ©venir s’ils voyaient un Ă©tranger approcher. Erika et sa mère sĂ©journèrent Ă la ferme pendant une semaine, et leurs hĂ´tes refusèrent toute rĂ©munĂ©ration. Erika n’oublia jamais la gentillesse de Valentin Daubas. Bien des annĂ©es plus tard, alors qu’elle vivait aux Etats-Unis, elle vint lui rendre visite en compagnie de sa famille, et retrouva le mĂŞme fermier chaleureux et modeste, pour lequel ce qu’il avait fait pendant l’Occupation Ă©tait tout naturel. Il lui Ă©crivit par la suite : « Je n’ai fait que mon devoir envers vous et votre mère, car le rĂ´le de la RĂ©sistance et d’une grande partie des Français Ă©tait de faire Ă©chec aux Nazis. Nous y sommes parvenus et j’en suis heureux » se contenta-t-il de dire.
Le 5 mars 1989, Yad Vashem a dĂ©cernĂ© Ă Valentin Daubas et Ă Clotilde sa femme le titre de Juste des Nations.Â
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