Dossier n°3910 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1988

Isaure Luzet

Année de nomination : 1988
Date de naissance : 09/12/1899
Date de décès : 14/07/1995
Profession : Pharmacienne
    Localisation Ville : Grenoble (38000)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Isaure Luzet fut l’une des premières femmes en France à obtenir le diplôme de pharmacien. Propriétaire de la pharmacie « Le Dragon » à Grenoble (Isère), elle avait un appartement situé au-dessus de l’établissement. Le couvent des Soeurs de Notre-Dame de Sion se trouvait en face. Les religieuses prirent part courageusement au sauvetage de jeunes juives et Isaure Luzet leur prêta son concours. Elle se chargeait de remettre de faux papiers aux fugitives et était en contact avec un réseau de passeurs qui leur faisaient franchir la frontière suisse. Parfois, elle hébergeait des Juifs chez elle. Elle était connue dans la Résistance sous son nom de guerre, « Claude », mais beaucoup l’appelaient « Le dragon » – sans doute à cause de la pharmacie mais aussi parce qu’elle était autoritaire et résolue. Son père avait été militariste et antidreyfusard mais elle n’avait hérité de lui que son patriotisme et sa haine des Allemands. Pendant ses années d’études à Paris, Isaure avait fait du scoutisme, y rencontrant des jeunes de tous bords. Elle revêtait parfois son uniforme de cheftaine pour ses activités dans la résistance. C’est ainsi vêtue qu’elle alla chercher à Limoges Rita Verba, une fillette juive de dix ans, que ses parents, qui s’apprêtaient à tenter de passer clandestinement la frontière suisse, confiaient aux Soeurs de Sion. Isaure l’accompagna au couvent et l’accueillit chez elle pendant les vacances scolaires. Pendant toute une année, elle s’occupa de Rita comme si c’était sa fille. Après la guerre, Rita Verba écrivit : « L’année 1943 . aurait pu être une tragédie, mais ce fut une année de bonheur grâce aux religieuses et à Isaure Luzet ». A la Libération, elle retrouva ses parents et émigra au Canada. Néanmoins, les liens ne furent pas rompus : tous les trois ans, Rita Verba venait rendre visite à Grenoble à celle qui l’avait sauvée, Isaure Luzet.

    Le 9 juin 1988, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Isaure Luzet le titre de Juste parmi les Nations. 

    Isaure LUZET

    Documents annexes

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    Articles annexes