Dossier n°4003A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1988

Marcel Joffre

Année de nomination : 1988
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Prisonnier de guerre évadé

Marilou Joffre

Année de nomination : 1988
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Le rabbin David Kozak, qui avait été mobilisé dans l’armée française, fut fait prisonnier par les Allemands en 1940. Interné au camp de Sarrebourg (Moselle). Il y rencontra Pierre Vouzelaud, un autre prisonnier de guerre et lui confia qu’il avait l’intention de s’évader. Pierre lui donna son adresse à Limoges (Haute-Vienne) et lui demanda, s’il réussissait, de contacter sa femme et sa fille. Le rabbin parvint à s’échapper et Pierre Vouzelaud écrivit à sa femme, lui annonçant à mots couverts la visite d’un ami et la priant de l’aider. David Kozak s’installa à Chateauroux, puis se rendit à Limoges, pour transmettre des nouvelles de Pierre à sa famille. Marie-Louise Vouzelaud fut ravie de le voir et lui promit son assistance en cas de besoin. David Kozak se maria en août 1941 et décida de s’installer à Limoges, où nombre de Juifs d’Alsace et de Moselle s’étaient réfugiés après l’annexion de ces provinces par les Allemands. En février 1944, le rabbin et sa femme Irène furent arrêtés dans la rue par la milice française pendant une rafle et internés temporairement dans un camp situé dans la ville. Environ deux mois plus tard, Irène fut remise en liberté avec les autres femmes arrêtées ce jour-là; David, lui, fut délivré par des maquisards. Il s’adressa immédiatement à Marie-Louise Vouzelaud et lui demanda son aide pour lui, sa femme et leur bébé, Mireille, ainsi que pour sa vieille mère. Marie-Louise les invita à venir se réfugier dans sa maison, qui se trouvait un peu hors de la ville. Elle les accueillit chaleureusement et s’en occupa pendant plusieurs mois sans demander la moindre compensation. Les conditions de vie étaient pourtant difficiles, la maison étant trop petite pour deux familles. Les voisins commencèrent à se montrer curieux et, comme les risques de dénonciation s’intensifiaient, Mme Vouzelaud fit appel à ses amis, les Joffre, qui habitaient à proximité. Ces derniers mirent à la disposition des fugitifs un logement inoccupé sous les combles de leur maison, sans demander le moindre paiement. Marcel Joffre était lui aussi un prisonnier de guerre évadé et faisait de la Résistance. Par suite, il était en danger à double titre : comme prisonnier évadé et comme résistant. Sa femme Marilou et lui prenaient donc un grand risque en hébergeant des Juifs. Les Kozak demeurèrent chez les Joffre jusqu’à la Libération. Marie-Louise Vouzelaud avait fait appel à ses contacts professionnels pour obtenir des cartes d’alimentation pour David et sa famille, leur permettant de se ravitailler. Un certain nombre de Juifs avaient trouvé refuge à l’Aumônerie de Louyat, un monastère situé non loin de la maison des Vouzelaud. Marie-Louise leur procura également des cartes d’alimentation. Son mari, Pierre, rentra à la fin de la guerre, épuisé et malade après cinq ans de captivité dont il ne se remit jamais tout à fait. Il mourut en 1972. La famille Kozak, partie vivre au Canada, resta pendant de longues années en contact avec ses sauveteurs.

    Le 14 novembre 1988, Yad Vashem a décerné à Marie-Louise Vauzelaud et à Marcel et Marilou Joffre, le titre de Juste parmi les Nations.

     

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