Dossier n°4006 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1988

Charles Delizy

Année de nomination : 1988
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Pasteur
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Le pasteur Charles Delizy vivait avec sa femme et ses enfants à Freycement de Saint-Jeures, petit village non loin du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire. Les habitants de la région étaient réputés pour l’aide qu’ils apportaient aux réfugiés. Lorsque, à l’été 1942, commencèrent les grandes vagues de déportation des Juifs de France, de nombreuses familles juives affluèrent sur le plateau Vivarois-Lignon, cherchant à se cacher. Le pasteur se chargea de trouver des logements aux nouveaux-venus à Freycement et ses environs en faisant appel à la conscience de ses paroissiens. Lorsque Rolande Lehmann arriva en 1944 avec ses parents. Charles Delizy leur fournit de faux papiers et des cartes d’alimentation et les plaça chez des paysans, sans prévenir ces derniers qu’il s’agissait de Juifs. Chaque mois, le pasteur se rendait dans les bureaux de l’administration locale, et, réussissant à berner plusieurs fonctionnaires, obtenait des cartes d’alimentation pour les familles juives. Régulièrement, agents allemands et miliciens français venaient dans la commune à la recherche de Juifs; Charles Delizy prévenait les familles et les conduisait dans la forêt voisine où elles se cachaient jusqu’à ce que le danger soit écarté. Les trois membres de la famille Rheims qui avaient échappé à l’arrestation et qui avaient trouvé un asile grâce au pasteur racontèrent plus tard combien il s’était montré chaleureux et bon à leur égard et les efforts qu’il avait déployés pour leur remonter le moral. Le vendredi soir, des Juifs appartenant à trois familles différentes venaient chez les Delizy, on écoutait les émissions de la radion Suisse et on discutait de la situation; M. Rheims écrivait des vers satiriques sur les dignitaires de Vichy. Le pasteur refusa toujours toute récompense. Lorsqu’il apprit que l’Etat d’Israël s’apprêtait à lui décerner la médaille des Justes, il déclara : « Nous ne pensions pas que le peu que nous avons fait pour venir en aide aux familles juives nous attirerait une telle marque de reconnaissance. Tout le mérite de notre action revient à Dieu car c’est Lui qui a mis entre notre coeur l’amour pour les enfants de Son peuple qui étaient persécutés, nous faisant voir en eux des frères et des soeurs. » Après la guerre, Charles Delizy resta en contact avec les familles juives et leur rendit même visite en Israël.

    Le 26 décembre 1988, Yad Vashem a décerné au pasteur Charles Delizy le titre de Juste des Nations.

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