Dossier n°4021 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

René Cordon

Année de nomination : 1988
Date de naissance : 09/11/1908
Date de décès : 19/10/1981
Profession : Directeur du bureau d’assistance sociale

Simone (Roux) Cordon

Année de nomination : 1988
Date de naissance : 13/03/1908
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Saint-Ouen (93400)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    En 1939, René Cordon était directeur du bureau d’assistance sociale de Saint-Ouen, dans la banlieue parisienne. Depuis de longues années, il était client de Georges Akerman, un tailleur juif né à Lodz, en Pologne, qui habitait rue Saint Lazare à Paris. A la veille de la guerre, le frère du tailleur s’enfuit précipitamment de Berlin et vint se réfugier à Paris avec sa femme et leur petit garçon, Manfred. Georges Akerman fut mobilisé et son frère, tailleur lui aussi, prit sa place à l’atelier. Il sympathisa rapidement avec René et Simone Cordon. Lorsque la France fut occupée et que commença la persécution des Juifs, le petit Manfred fut envoyé dans le village de Souil en Vendée par ses parents, qui quant à eux se cachèrent dans l’appartement de Georges Akerman à Paris. Volets tirés et fenêtres bien closes, électricité coupée – on veilla à ce que l’appartement paraisse inhabité. Seul le concierge – généreusement rémunéré – et le couple Cordon connaissaient la vérité. On disait aux voisins que le propriétaire de l’appartement était en captivité dans un stalag en Allemagne. Pendant deux ans, la famille Akerman ne quitta que rarement son logis. Les Cordon leur fournissaient le ravitaillement indispensable ainsi que les faux papiers et les cartes d’alimentation sans lesquelles ils n’auraient pas pu survivre. René et Simone cachaient également dans leur grenier Annie Akerman, la sœur de Georges. En avril 1944, le concierge demanda encore plus d’argent pour le prix de son silence. La famille, démunie, étant incapable de trouver les fonds nécessaires, il s’empressa de les dénoncer. Heureusement, ils avaient eu le temps de s’enfuir chez les Cordon. Ceux-ci, après les avoir hébergés un certain temps, les aidèrent à rejoindre Georges Akerman, qui après sa démobilisation, s’était installé à Tarbes, non loin de la frontière espagnole. René Cordon mit à profit ses fonctions au sein de la municipalité de Saint-Ouen pour aider de nombreux autres Juifs, notamment en mettant l’ambulance municipale à leur disposition pour certains déplacements urgents, mais de surcroît en leur fournissant des cartes d’alimentation.

    Le 16 novembre 1988, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à René et Simone Cordon le titre de Juste parmi les Nations.