Dossier n°4074 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Victor Albert Mesplé-Somps

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 26/05/1898
Date de décès : 15/02/1945
Profession : Propriétaire d’un magason de confection « Chez Victor »

Gaston Mesplé-Somps

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 15/03/1892
Date de décès : 07/02/1975
Profession : propriétaire d’une blanchisserie

Elisabeth (Oloron) Mesplé-Somps

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 22/01/1868
Date de décès : 24/01/1953
Profession : sans profession

Marie-Jeanne (Louboué) Mesplé-Somps

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 09/04/1903
Date de décès : 25/01/1996
Profession : sans profession

Henriette Mesplé-Somps

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 18/02/1895
Date de décès : 06/06/1982
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Pau (64000)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Henriette Mesplé-Somps

    Henriette Mesplé-Somps

    Victor Mesple-Somps, né en 1898, était propriétaire d’une usine textile à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Pendant l’Occupation, il rallia la Résistance. Il hébergea chez lui des Juifs fuyant la Gestapo et la police française et les aida à passer clandestinement en Espagne. Avraham Bielinski, qui était tailleur, avait un atelier de confection pour hommes à Paris, où il vivait avec sa femme Esther et leurs deux enfants, Françoise, née en 1937 et Reinhold, né en 1932. Les Bielinski n’étaient pas citoyens français. Juif étranger, Avraham fut arrêté au début de la guerre et interné dans un camp à Blois. Embarqué avec d’autres prisonniers dans un train partant pour le sud de la France, il réussit à s’échapper. Il arriva à Pau épuisé et sans ressources. Le hasard fit qu’il s’adressa à Victor Mesple-Somps pour demander du travail. Celui-ci l’embaucha immédiatement. Et non seulement il lui attribua un poste de travail discrètement situé à l’arrière de l’usine, mais encore il hébergea le fugitif chez lui. Il l’encouragea à retourner chercher sa famille à Paris et lui donna un peu d’argent à cet effet. Il lui fournit également le nom de plusieurs personnes susceptibles de l’aider à franchir la ligne de démarcation. C’est ainsi que M. Bielinski put ramener sa famille à Pau en octobre 1940. Pendant un mois, les quatre réfugiés vécurent dans l’appartement que Victor partageait avec sa mère et sa soeur Henriette. Pour des raisons de sécurité, Reinhold fut envoyé chez Gaston Somps, le frère de Victor, qui habitait non loin de Pau. Les Bielinski purent ensuite louer un appartement dans la banlieue de la ville. En septembre 1942, comme il devenait clair que les Allemands allaient envahir le sud de la France, M. Mesple-Somps engagea deux passeurs qui firent franchir la frontière espagnole aux quatre Bielinski. Ils eurent ainsi la vie sauve. Leur bienfaiteur n’eut pas cette chance. Dénoncé par un mouchard, il fut arrêté par la Gestapo en janvier 1944. Déporté au camp de concentration de Sachsenhausen, il y périt le 16 février 1945.

    Le 3 mai 1989, Yad Vashem – Institut International pur la Mémoire de la Shoah, a décerné à Victor Mesple-Somps, à sa mère, à sa sœur Henriette, à son frère Gaston et à sa femme, le titre de Juste parmi les Nations.