Dossier n°4098 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette Terral Fourrier

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 12/11/1910
Date de décès : 02/02/2012
Profession : Coiffeuse

Louis Terral

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 09/10/1901
Date de décès : 06/09/1993
Profession : Coiffeur
    Localisation Ville : Gagny (93220)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Louis Terral, qui était coiffeur à Gagny, près de Villemomble où il habitait, dans la banlieue parisienne, fut mobilisé au début de la guerre. Fait prisonnier, il se retrouva dans un stalag avec Lazare Tordjman, un Juif algérien qui habitait à Paris avec son épouse, la mère de celle-ci et les deux enfants du couple. Les deux hommes sympathisèrent. Louis s’évada, rentra chez lui et reprit son travail. Il prit tout de même le temps d’aller voir Alice, l’épouse de son ami, resté au camp. Elle lui dit que son frère, Maurice Teboul, avocat, avait été arrêté par la police française et livré aux Allemands, qui l’avaient déporté vers les camps de l’est. Louis Terral et sa femme décidèrent de protéger cette famille et pour commencer lui fournirent de faux papiers. Dès son retour, Louis avait en effet rallié la Résistance. Henriette et lui faisaient partie du réseau Samson, qui transmettait des renseignements à Londres par radio, et procurait de faux papiers à des Juifs, des clandestins et des réfractaires du S.T.O. (il aurait distribué, au total, plus de mille cartes d’identité et pièces diverses). Lorsque la situation des Juifs de Paris s’aggrava après la grande vague d’arrestations de juillet 1942, Louis fit passer la femme de Maurice Teboul en zone sud. En mars 1944, inquiet pour leur sécurité, Louis alla chercher les Tordjman et les ramena chez lui. Ils retirèrent leur étoile jaune. Le coiffeur, qui faisait désormais partie de l’organisation clandestine Buckmaster, avait recruté Alice qui travaillait avec lui. Il fut arrêté dans la rue le 19 juillet 1944 par les Allemands. Ses camarades de réseau eurent le temps de se disperser. Les Tordjman, qui avaient de faux papiers au nom de Bourdeaux, ne furent pas inquiétés mais durent chercher un autre refuge. Louis Terral fut déporté à Buchenwald, puis transféré de camp en camp et finalement à Bergen-Belsen, qui fut libéré par les Anglais. Dans son témoignage après la guerre Denise Tordjman déclara: « C’est la plus belle période de mon enfance. Je me souviens avoir passé des ténèbres de Paris à la lumière de Villemomble. J’avais dix ans. J’ai le sentiment que les quelques mois passés chez les Terral, d’avril à août 1944, ont duré des années de bonheur. » Les deux familles restèrent très liées après la guerre.

    Le 5 mars 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Henriette Terral le titre de Juste parmi les Nations. 

    Les médias externes :