Dossier n°4102 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Josephine Boucher

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Romans (38160)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Joséphine Boucher vivait avec ses deux jeunes enfants dans une ferme à Saint Romans, dans l’Isère, sur les pentes des monts du Vercors. Son mari avait été fait prisonnier par les Allemands lors de la bataille des Ardennes. Au printemps 1943, Judith Smrodyni, une adolescente de quinze ans, arriva un matin à la ferme et demanda du lait, du pain et des légumes pour ses parents et son jeune frère, âgé de neuf ans, qui se cachaient dans une cabane dans la forêt toute proche. La police de Vichy était à la recherche de son père, réfugié juif. Joséphine Boucher avait alors 31 ans. Après avoir entendu le récit de Judith, elle décida de lui venir en aide, à elle et à sa famille. L’adolescente fut logée à la ferme, aidant Joséphine pour le ménage et les enfants. Pendant toute une année, elle se rendit une fois par semaine, auprès de ses parents, toujours cachés dans la forêt, avec des provisions et autres objets de première nécessité fournis par la fermière. Cette situation extrémement périlleuse pour la jeune femme se prolongea jusqu’à la Libération en août 1944. Les Allemands, qui savaient que la région du Vercors fourmillait d’activités clandestines, y venaient régulièrement, brûlant des fermes et exécutant tous ceux qu’ils soupçonnaient de donner asile à des résistants. Le danger atteignit son paroxysme à l’été 1944, à la veille de la Libération. Pendant deux mois, quelque 3 500 combattants du Maquis livrèrent une véritable bataille rangée aux Allemands, subissant de lourdes pertes. Au mépris du danger, Joséphine Boucher protégea ses réfugiés jusqu’au bout. Après la guerre Judith garda le contact avec celle qui l’avait sauvée pendant de longues années.

    Le 5 mars 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Joséphine Boucher le titre de Juste parmi les Nations.