Dossier n°4185 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Allenbach

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 12/01/1886
Date de décès : 12/04/1958
Profession : Sous-directeur de la compagnie des compteurs

Juliette (Widmer) Allenbach

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 17/07/1887
Date de décès : 12/10/1964
Profession : Mère au foyer, mère de 4 enfants
    Localisation Ville : Besançon (25000)
    Département : Doubs
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Georges Allenbach

    Georges Allenbach

    Juliette Allenbach

    Juliette Allenbach

    La famille Allenbach, des Protestants d’origine suisse, vivait à Besançon, non loin de la frontière suisse, pendant l’Occupation. Georges Allenbach était le sous-directeur de la Compagnie des Compteurs. Les quatre enfants, tous adolescents, vivaient chez leurs parents et militaient dans la clandestinité. La famille Farhi, des Juifs de Smyrne (Turquie), avait émigré à Paris entre les deux guerres mondiales. En novembre 1943, les Farhi comprirent que leur nationalité turque ne les sauverait pas de la déportation. Ils trouvèrent une famille française prête à abriter, contre paiement, 3 de leurs 4 enfants – les plus âgés – dans un village du département de l’Yonne. Restés à Paris avec la plus jeune, un bébé de sept mois, les Farhi ne se faisaient pas d’illusions sur ce que leur réservait l’avenir et, craignant d’être arrêtés, se cherchaient eux aussi un refuge. Madame Farhi s’en ouvrit à une voisine, déclarant notamment qu’elle aurait voulu confier le bébé à une personne sûre. La voisine l’écouta avec sympathie et se mit à la recherche d’une solution. Elle annonça bientôt à Madame Farhi que les Allenbach étaient prêts à accueillir le bébé. Françoise Farhi fut reçue chaleureusement par la famille Allenbach, qui peu de temps après, recueillir aussi son frère Daniel, âgé de deux ans, car l’enfant souffrait des conditions difficiles qui lui étaient faites par la famille qui l’abritait. Les Allenbach prodiguèrent leurs soins aux deux enfants juifs comme s’ils étaient les leurs; ils achetèrent une chèvre pour leur assurer du lait frais chaque jour, leur donnèrent vêtements et jouets. Surtout, ils leur prodiguèrent amour et tendresse, sans chercher aucune espèce de compensation. Les Allenbach auraient bien voulu prendre aussi les deux autres enfants Farhi mais alors il leur aurait fallu une bonne pour les aider à entretenir leur grande maison et ils craignaient d’être dénoncés. Bien que Protestants, ils firent un effort soutenu pour élever les petits Farhi dans le judaïsme, leur apprenant à prier le soir pour leurs parents et le reste de leur famille. Les liens étroits nés entre les deux familles ne prirent pas fin avec la guerre. Les Allenbach et les Farhi restèrent en contact étroit et passèrent leurs vacances ensemble. A partir des années soixante, Daniel Farhi se consacra aux études juives et fut ordonné Rabbin. Il fut pendant de nombreuses années le chef spirituel du Mouvement Juif Libéral de France à Paris.

    Le 27 août 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné,  à Georges et Juliette Allenbach, le titre de Justes parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 2 mois.