Les Justes
Georges Allenbach
Année de nomination : 1989Date de naissance : 12/01/1886
Date de décès : 12/04/1958
Profession : Sous-directeur de la compagnie des compteurs
Juliette (Widmer) Allenbach
Année de nomination : 1989Date de naissance : 17/07/1887
Date de décès : 12/10/1964
Profession : Mère au foyer, mère de 4 enfants
Département : Doubs
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
L'histoire
La famille Allenbach, des Protestants d’origine suisse, vit à Besançon, non loin de la frontière suisse, pendant l’Occupation. Georges Allenbach est le sous-directeur de la Compagnie des Compteurs. Ils ont quatre enfants, Andrée, Georges, Yvette et Jacques, tous adolescents, qui vivent avec eux et militent dans la clandestinité. La famille Farhi, des Juifs de Smyrne (Turquie), ont émigré à Paris entre les deux guerres. En novembre 1943, les Farhi comprennent que leur nationalité turque ne les sauverait pas de la déportation. Ils trouvent alors une famille française prête à abriter, contre paiement, 3 de leurs 4 enfants – les plus âgés – dans un village du département de l’Yonne. Restés à Paris avec la plus jeune, un bébé de sept mois, les Farhi ne se font pas d’illusions sur ce que leur réserve l’avenir et, craignant d’être arrêtés, se cherchent eux aussi un refuge. Madame Farhi se livre à une voisine, déclarant notamment qu’elle veut confier son bébé né en 1943 à une personne de confiance. Cette dernière l’écoute avec sympathie et se met à la recherche d’une solution. Elle lui annonce bientôt que les Allenbach sont prêts à accueillir le bébé. Ils habitent au 9 avenue Charles Siffert à Besançon. Françoise Farhi est alors reçue chaleureusement par la famille Allenbach. Elle est choyée et dorlotée. Peu de temps après, Georges et Juliette Allenbach recueillent aussi son frère Daniel, âgé de deux ans, car l’enfant souffre dans la famille qui l’abrite. Les Allenbach prodiguent leurs soins aux deux enfants juifs comme s’ils étaient les leurs. Ils achètent une chèvre pour leur assurer du lait frais chaque jour, leur donnent vêtements et jouets. Surtout, ils leur prodiguent amour et tendresse, sans chercher aucune espèce de compensation jusqu’à la Libération. Les Allenbach auraient bien voulu prendre aussi les deux autres enfants Farhi mais alors il leur aurait fallu prendre une aide-ménagère pour les aider à entretenir leur grande maison, mais ils craignent d’être dénoncés. Bien que Protestants, ils fournissent un effort soutenu pour élever les petits dans le judaïsme, leur apprenant à prier le soir pour leurs parents et le reste de leur famille. Les liens étroits nés entre les deux familles perdurent après-guerre. Georges et Juliette ont combattu l’injustice et la déshumanisation. Ils ont au péril de leur vie et de celles de leurs enfants, décidé de protéger deux petits enfants victimes d’une idéologie destructrice, à un âge où ayant élevé leurs propres enfants âgés de 20 à 30 ans, auraient pu aspirer à quelque tranquillité.
Les Allenbach et les Farhi restent en contact étroit et passent leurs vacances ensemble après-guerre. Les enfants Farhi les appellent affectueusement Papy et Mamy. Georges et Juliette leur ont inculqué la tolérance et le devoir mais aussi l’amour de la nature, les beaux paysages, et la musique classique.
A partir des années soixante, Daniel Farhi se consacre aux études juives et il est ordonné Rabbin. Il est pendant de nombreuses années le chef spirituel du Mouvement Juif Libéral de France à Paris.
Le 27 août 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Georges et Juliette Allenbach, le titre de Justes parmi les Nations.