Les Justes
Année de nomination : 1989Pierre Piton
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Surveillant du dortoir au Collège Cévénol
Département : Haute-Loire
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Pierre Piton naquit au Havre en 1925. Son père était marin et sa mère enseignante. A seize ans, le jeune homme s’enfuit de chez lui pour échapper à un père violent. Il trouva refuge chez les Eclaireurs unionistes, le mouvement scout protestant qui devint sa seconde famille. Arrivé au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), il fut pris en charge par le pasteur Edouard Theis (q.v.) qui lui trouva un emploi de surveillant de dortoir au Collège Cévenol. En août 1942, il accepta d’accompagner vers leurs lieux d’accueil les familles juives venues chercher refuge dans la ville. Au début de l’année 1943, Mireille Philip (q.v.) le recruta pour escorter de petits groupes de Juifs qui devaient passer clandestinement en Suisse. En grand uniforme de scout, le jeune homme prenait le train pour la petite ville frontalière de Collonges-sous-Salève, changeant à St.Etienne, Lyon et Annecy. A chaque changement il était suivi par deux ou trois Juifs qui étaient partis du Chambon par le même train. Ils arrivaient à onze heures le lendemain matin à Annecy, où ils prenaient l’autocar pour Collonges-sous-Salève. Le père Marius Jolivet (q.v.) les attendait au coucher du soleil. C’est lui qui était chargé de surveiller les patrouilles de garde-frontières afin d’indiquer aux fugitifs le moment opportun pour s’approcher des fils de fer barbelés qui marquaient la frontière. Pierre Piton soulevait alors les fils, et les fugitifs se faufilaient de l’autre côté. Après avoir effectué cette opération vingt fois avec succès, Pierre Piton fut surpris par une patrouille italienne avec l’un des trois Juifs qu’il escortait. Ils furent remis tous les deux aux gendarmes français et incarcérés dans une caserne de Grenoble. Ils furent remis en liberté trois mois plus tard, et l’officier de police venu le relâcher dit au jeune homme : « Je sais ce que vous avez fait. Je vous félicite et je vous libère, mais vous demande d’arrêter ce genre de travail! ».
Le 16 mai 1989, Yad Vashem a décerné à Pierre Piton le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Aucun document
Articles annexes
Aucun autre article