Dossier n°4247 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Pierre Piton

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Surveillant du dortoir au Collège Cévénol
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Pierre Piton naquit au Havre en 1925. Son père était marin et sa mère enseignante. A seize ans, le jeune homme s’enfuit de chez lui pour échapper à un père violent. Il trouva refuge chez les Eclaireurs unionistes, le mouvement scout protestant qui devint sa seconde famille. Arrivé au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), il fut pris en charge par le pasteur Edouard Theis (q.v.) qui lui trouva un emploi de surveillant de dortoir au Collège Cévenol. En août 1942, il accepta d’accompagner vers leurs lieux d’accueil les familles juives venues chercher refuge dans la ville. Au début de l’année 1943, Mireille Philip (q.v.) le recruta pour escorter de petits groupes de Juifs qui devaient passer clandestinement en Suisse. En grand uniforme de scout, le jeune homme prenait le train pour la petite ville frontalière de Collonges-sous-Salève, changeant à St.Etienne, Lyon et Annecy. A chaque changement il était suivi par deux ou trois Juifs qui étaient partis du Chambon par le même train. Ils arrivaient à onze heures le lendemain matin à Annecy, où ils prenaient l’autocar pour Collonges-sous-Salève. Le père Marius Jolivet (q.v.) les attendait au coucher du soleil. C’est lui qui était chargé de surveiller les patrouilles de garde-frontières afin d’indiquer aux fugitifs le moment opportun pour s’approcher des fils de fer barbelés qui marquaient la frontière. Pierre Piton soulevait alors les fils, et les fugitifs se faufilaient de l’autre côté. Après avoir effectué cette opération vingt fois avec succès, Pierre Piton fut surpris par une patrouille italienne avec l’un des trois Juifs qu’il escortait. Ils furent remis tous les deux aux gendarmes français et incarcérés dans une caserne de Grenoble. Ils furent remis en liberté trois mois plus tard, et l’officier de police venu le relâcher dit au jeune homme : « Je sais ce que vous avez fait. Je vous félicite et je vous libère, mais vous demande d’arrêter ce genre de travail! ».

    Le 16 mai 1989, Yad Vashem a décerné à Pierre Piton le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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