Dossier n°4272 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Albert Pradier

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 24/10/1895
Date de décés : 29/11/1964
Profession : Employé aux Ponts et Chaussées

Lucie Pradier Valla

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 28/10/1897
Date de décés : 15/03/1964
Profession : Femme au foyer

Localisation Ville : Saint-Agrève (7320)
Département : Ardèche
Région : Auvergne-Rhône-Alpes

L'histoire

La famille Sidès vivait à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le père de famille fut arrêté et déporté au début de 1943. En juin de la même année, Julie Sidès, sa femme, décida de quitter la ville avec ses enfants Monique, Jacky et la petite Nicole, âgée d’un an et demi. Elle se réfugia à Saint-Agrève (Ardèche), qu’elle connaissait bien pour y avoir souvent passé ses vacances. Toutefois, apprenant que la Gestapo la recherchait à Marseille, elle comprit qu’elle devait fuir. Confiant Nicole à Albert et Lucie Pradier, ses voisins, elle plaça les deux garçons dans un home pour enfants et trouva refuge pour elle et pour sa mère à Lichessol, un village situé à environ trois kilomètres de St. Agrève. En acceptant d’accueillir la petite, les Pradier prenaient un risque considérable. La Gestapo avait un relais dans le village et une dénonciation était toujours possible. Pourtant les Pradier firent de Nicole leur quatrième fille et la protégèrent pendant la dernière année de l’Occupation, la plus terrible pour les Juifs. Ils la traitèrent avec tant de gentillesse que l’enfant resta chez eux lorsque, la guerre terminée, Julie Sidès rentra à Marseille avec ses fils. Ce n’est que lorsqu’elle atteignit l’âge de six ans et dut entrer à l’école qu’elle retourna vivre dans sa famille. Dans son témoignage après la guerre, Nicole Sidès évoque son enfance heureuse chez les Pradier et la douleur de la séparation. Elle resta en relations avec ses soeurs adoptives, devenues pour elle une seconde famille.

Le 4 juin 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Albert et Lucie Pradier le titre de Juste parmi les Nations. 

Albert PRADIER

Lucie PRADIER

Paulette Pradier, Monique, Nicole, Jacky

Nicole en décembre 1944

/  Ecole de Saint Agrève en 1946, au 2e, 4e enfant à partir de la gauche, Nicole

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