Les Justes
Année de nomination : 1989Raoul Charvier
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Louise Charvier
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Département : Isère
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
L'histoire
Régina Brauner vivait à Paris avec ses parents, des Juifs polonais. En 1941 la famille se réfugia à Grenoble. Les Brauner louèrent un appartement dans le faubourg de St. Martin d’Hyères. L’appartement d’au-dessus était occupé par Raoul et Berthe Pras, un couple sans enfants, qui se prit d’affection pour la petite Régina, alors âgée de cinq ans. Quelque temps plus tard, l’immeuble changea de propriétaire et tous les locataires furent expulsés. Les Pras trouvèrent un nouveau logement au centre de Grenoble tandis que les Brauner restaient dans le même quartier. Les rafles de Juifs se multipliant, les Pras offrirent de prendre Régina chez eux. Pourtant Raoul sortait à peine de l’hôpital après un grave accident du travail, où il avait perdu une jambe. Sa femme et lui refusèrent toute rémunération, et c’est seulement sur l’insistance des Brauner qu’ils acceptèrent une petite somme pour l’entretien de l’enfant. Raoul et Berthe présentèrent Régina comme leur nièce. En hébergeant une petite juive, ils couraient d’énormes dangers : la ville grouillait de mouchards et quiconque était pris à cacher des Juifs risquait l’arrestation et la déportation. Les Pras s’occupèrent de la petite avec le plus grand dévouement. Environ un an plus tard, en février 1944, la population de la ville fut appelée à se faire recenser, immeuble par immeuble. Il ne fallait pas que le nom de Régina Brauner figure sur la liste. Les Pras envoyèrent donc la fillette chez leurs cousins Louise Charvier et son mari, qui habitaient à Chavallon de Vorrets (Isère), petit village isolé dans les Alpes. Raoul et Berthe n’en abandonnèrent pas l’enfant pour autant. Ils vinrent la voir régulièrement à Chavallon, en lui apportant des nouvelles de ses parents restés à Grenoble. Les liens tissés entre la petite fille et les Pras se maintinrent bien au-delà de la guerre. De leur côté, les Charvier traitèrent la fillette avec affection et l’hébergèrent jusqu’à la fin de l’Occupation sans chercher la moindre rémunération. Pourtant, là aussi, le risque de dénonciation était toujours présent.
Le 4 juin 1989, Yad Vashem a décerné à Raoul et Berthe Pras, à Monsieur Charvier et à sa femme Louise, le titre de Juste des Nations.
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