Dossier n°4274A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Grosse

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière

Paul Grosse

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Pont-à-Mousson (54470)
    Département : Meurthe-et-Moselle
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Marie-Luce (Gaby) Grosse*, Renée, Lily et Ginette et Monique au premier rang

    Marie-Luce (Gaby) Grosse*, Renée, Lily et Ginette et Monique au premier rang

    Les Lustig sont des Juifs étrangers mais leurs quatre filles (Régina, Lily, Ginette et Monique), nées en France, ont la nationalité française. Ils habitent à Pont à Mousson (Meurthe-et-Moselle) depuis 1924. Leur fille aînée Régina est née à Pont-à-Mousson en 1925.

    Or, le 19 juillet 1942, la police et les gendarmes français procèdent à l’arrestation massive des Juifs étrangers de la région. Comme les autres victimes, Monsieur et Madame Lustig sont livrés aux Allemands et déportés. Les quatre sœurs se retrouvent donc seules au monde. Renée avait 17 ans, Lily 11 ans 7 mois, Ginette 8 ans 7 mois, et Monique venait d’avoir 3 ans 12 jours.

    Une amie française de la famille vient alors s’installer chez elles pour s’en occuper. En mars 1944, le policier qui a arrêté leurs parents deux ans plus tôt vient à leur domicile les prévenir qu’une nouvelle grande rafle des Juifs est imminente. Il leur conseille de se cacher immédiatement. Paul Grosse, un ami de leurs parents, vient en aide aux quatre filles. Il en plaçe trois dans différentes familles et envoie l’aînée, Régine, qui a alors dix-neuf ans, chez sa belle-soeur, Marie Grosse, une paysanne qui habite Essey-et-Maizerais. Marie la présente comme sa cousine. Chez elle, Régine rencontre l’institutrice du village, Mademoiselle Hugel, qui la réconforte et lui apporte un soutien moral et intellectuel. Comme Paul, son beau-frère, Marie soutient la Résistance; tous deux multiplient les efforts pour sauver les sœurs Lustig. Paul Grosse les considère comme ses propres enfants, les rassurant dans les moments difficiles et faisant appel à l’abbé Ledain quand elles avaient besoin de réconfort. Chaque fois que survient un danger, Paul se charge de leur trouver une nouvelle cachette : Lily, une des 4 filles, racontera plus tard avoir changé sept fois d’abri en trois mois. L’abbé, qui faisait partie d’un réseau de Résistance, procure des faux papiers et des cartes d’alimentation aux fugitives. Régine vit chez Marie Grosse jusqu’à la fin de la guerre, soit pendant près d’un an. Comme Paul, son beau-frère, la fermière agissait sans chercher la moindre rétribution, uniquement mue par ses sentiments humanitaires. Tous deux ont pris d’énormes risques. Leur amitié avec Régine se poursuit après la guerre.

    Le 4 juin 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Paul Grosse le titre de Juste parmi les Nations.