Les Justes
Marie Grosse
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière
Paul Grosse
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Département : Meurthe-et-Moselle
Région : Grand-Est
L'histoire
Les Lustig sont des Juifs étrangers mais leurs quatre filles (Régina, Lily, Ginette et Monique), nées en France, ont la nationalité française. Ils habitent à Pont à Mousson (Meurthe-et-Moselle) depuis 1924. Leur fille aînée Régina est née à Pont-à-Mousson en 1925.
Or, le 19 juillet 1942, la police et les gendarmes français procèdent à l’arrestation massive des Juifs étrangers de la région. Comme les autres victimes, Monsieur et Madame Lustig sont livrés aux Allemands et déportés. Les quatre sœurs se retrouvent donc seules au monde. Renée avait 17 ans, Lily 11 ans 7 mois, Ginette 8 ans 7 mois, et Monique venait d’avoir 3 ans 12 jours.
Une amie française de la famille vient alors s’installer chez elles pour s’en occuper. En mars 1944, le policier qui a arrêté leurs parents deux ans plus tôt vient à leur domicile les prévenir qu’une nouvelle grande rafle des Juifs est imminente. Il leur conseille de se cacher immédiatement. Paul Grosse, un ami de leurs parents, vient en aide aux quatre filles. Il en plaçe trois dans différentes familles et envoie l’aînée, Régine, qui a alors dix-neuf ans, chez sa belle-soeur, Marie Grosse, une paysanne qui habite Essey-et-Maizerais. Marie la présente comme sa cousine. Chez elle, Régine rencontre l’institutrice du village, Mademoiselle Hugel, qui la réconforte et lui apporte un soutien moral et intellectuel. Comme Paul, son beau-frère, Marie soutient la Résistance; tous deux multiplient les efforts pour sauver les sœurs Lustig. Paul Grosse les considère comme ses propres enfants, les rassurant dans les moments difficiles et faisant appel à l’abbé Ledain quand elles avaient besoin de réconfort. Chaque fois que survient un danger, Paul se charge de leur trouver une nouvelle cachette : Lily, une des 4 filles, racontera plus tard avoir changé sept fois d’abri en trois mois. L’abbé, qui faisait partie d’un réseau de Résistance, procure des faux papiers et des cartes d’alimentation aux fugitives. Régine vit chez Marie Grosse jusqu’à la fin de la guerre, soit pendant près d’un an. Comme Paul, son beau-frère, la fermière agissait sans chercher la moindre rétribution, uniquement mue par ses sentiments humanitaires. Tous deux ont pris d’énormes risques. Leur amitié avec Régine se poursuit après la guerre.
Le 4 juin 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Paul Grosse le titre de Juste parmi les Nations.