Dossier n°4280 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Mary

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 17/08/1901
Date de décès : //
Profession :

Yvonne Mary Trotté

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 30/06/1907
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Lavaré (72390)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Georges et Yvonne Mary habitaient Lavaré (Sarthe). Lorsque la guerre éclata, leurs amis les Liberman, des Juifs polonais qui vivaient à Paris, où ils exerçaient le métier de fourreur, leur demandèrent d’héberger leurs deux plus jeunes enfants, Jacques, douze ans, et Évelyne, deux ans. Ils acceptèrent sans hésiter. Les Liberman restèrent à Paris avec leur fils aîné, qui avait alors dix-neuf ans. Le 10 juin 1940, l’armée allemande fit son entrée à Paris. Les Liberman décidèrent de quitter la ville et s’adressèrent une fois encore à Georges et Yvonne Mary. Ces derniers, qui n’avaient pourtant qu’un exigu appartement de deux pièces, leur offrirent l’hospitalité. Pour permettre à la famille Liberman d’être réunie, ils envoyèrent leurs propres enfants chez leurs grands-parents, qui habitaient eux aussi à Lavaré. On raconta aux voisins que les Liberman avaient quitté Paris après avoir gagné le gros lot à la loterie. Toutefois, les habitants du village découvrirent rapidement la vérité. Jacques et Évelyne fréquentaient l’école communale; le directeur, qui savait qu’ils étaient juifs, garda le secret. Le maire pour sa part fit preuve de bonne volonté et fournit aux réfugiés les papiers essentiels dont ils avaient besoin. Mais, à partir de 1941, certains des habitants de Lavaré réclamèrent le départ des Liberman, en disant que leur présence mettait en danger tout le village. M. Liberman s’enfuit donc avec son fils aîné en zone sud, laissant sa femme et les deux jeunes enfants chez les Mary. En février 1943, Georges Mary fut convoqué pour le service de travail obligatoire en Allemagne. Il était de santé fragile, aussi Mme Liberman lui conseilla-t-elle de ne pas y aller. Il décida pourtant de se présenter à la convocation, pour éviter que la police, venant le chercher, ne découvre la présence des réfugiés et n’arrête Mme Liberman et ses deux enfants. Il rentra à Lavaré sept mois plus tard, la santé profondément ébranlée. Lorsque des Allemands, venus en reconnaissance, se présentèrent à son domicile, il déclara courageusement qu’il n’y avait pas de Juifs chez lui. Georges et sa femme cachèrent Mme Liberman, Jacques et Évelyne jusqu’à la Libération.

    Le 4 juin 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Georges et à Yvonne Mary le titre de Juste parmi les Nations.