Dossier n°4362 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marguerite (Lemoine) Wajdenfeld

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 21/09/1912
Date de décès : 17/08/2013
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Meymac (19250)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marguerite Wajdenfeld, jeune catholique française née en Normandie, avait épousé un médecin juif, le docteur Maurice Wajdenfeld. Le couple vivait à Meymac (Corrèze). Le 14 avril 1944, quatre soldats allemands furent tués et plusieurs autres blessés lors d’une attaque des forces de la Résistance. En représailles, les autorités françaises arrêtèrent trois jours plus tard 108 Juifs de Meymac et deux catholiques, et les internèrent à Drancy. Les Altbaum, qui avaient été prévenus par les gendarmes, s’enfuirent avec leur fille aînée, confiant la plus jeune, Simone, quatorze ans, à Marguerite Wajdenfeld. Celle-ci recueillit également Michel Roth-Lévy, quatre ans, dont les parents avaient été arrêtés et déportés. Lorsque des gendarmes se présentèrent à son domicile, elle demanda à son mari de quitter sa cachette et se laissa arrêter avec lui pour sauver les enfants cachés – des enfants qui doivent la vie à ce geste héroïque. Internée à Drancy pendant un mois, Marguerite fut ensuite remise en liberté; son mari, lui aussi interné à Drancy, échappa par miracle à la déportation car il se trouvait encore dans le camp lorsqu’il fut libéré le 18 août 1944.

    Le 19 septembre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Marguerite Wajdenfeld née Lemoine, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    La famille Altbaum, le père Max, la mère Esther et leurs 3 filles, Madeleine, Jacqueline et Simone étaient assignée à résidence à Meymac en Corrèze.

    En avril 1944, les Allemands s’installent dans cette petite ville. Au cours d’un guet-apens tendu par les maquisards, 4 allemands furent tués et plusieurs autres blessés. Les autorités françaises décident d’arrêter tous les Juifs résidant dans cette commune. Les parents Altbaum prévenus par un gendarme trouvent asile à Brirac en Corrèze ainsi que leur fille Jacqueline. Les parents confient Simone et Jacqueline à Madame Wajdenfeld, épouse d’un médecin juif. Elle n’était pas juive et n’était pas sensée être inquiétée par la persécution. Les gendarmes viennent arrêter Monsieur Wajdenfeld et exigent de visiter la maison. Le destin de Simone et d’un petit garçon prénommé Michel dont les parents avaient déjà été déportés) tient dans les mains de Madame Wajdenfeld.

    En désespoir de cause Madame Wajdenfeld fait sortir son mari de sa cachette pour protéger les deux enfants cachés.  Le couple est remis aux autorités allemandes pendant que Simone et Michel restés dans le logement trouvent  protection chez le propriétaire.

    Les Wajdenfeld sont envoyés à Drancy où Madame Wajdenfeld porte pendant un mois l’Étoile de David. Elle est libérée en vertu du certificat de non appartenance à la « race juive ».

    Documents annexes

    Article de presse - La Montagne du 16/06/2006Article de presse – La Montagne du 16/06/2006