Dossier n°4363 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Simon Gallay

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 10/11/1913
Date de décés : //
Profession : PrĂŞtre, vicaire

Localisation Ville : Evian les Bains (74500)
Département : Haute-Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes

L'histoire


Simon Gallay Ă©tait prĂŞtre Ă  Evian-les-Bains, ville de cure en Haute-Savoie, sur la rive du lac LĂ©man. Son supĂ©rieur, l’abbĂ© Albert Simond (q.v), curĂ© de la paroisse, ainsi que le père Pierre Mopty (q.v.) et quelques autres prĂŞtres locaux, s’opposaient ouvertement aux mesures anti-juives des Allemands et de leurs collaborateurs français. Ils ne se contentaient pas de paroles mais prenaient part Ă  des opĂ©rations de sauvetage le long de la frontière, aidant, avec l’assistance de passeurs, des Juifs Ă  gagner la Suisse. Dans certains cas, ils transportaient eux-mĂŞmes, en bateau, des Juifs de l’autre cĂ´tĂ© du lac LĂ©man. Le père Gallay vint au secours de la famille Wajsfeld – les parents, leurs six enfants et une grand-mère. Ces rĂ©fugiĂ©s de Belgique avaient quittĂ© Lyon en 1942 pour la rĂ©gion de Grenoble; l’arrivĂ©e des Allemands les mit de nouveau en danger. Mme Hinde Wajsfeld avait entendu dire que l’abbĂ© Gallay aidait les Juifs, et vint le trouver dans son Ă©glise, accompagnĂ©e par trois de ses enfants. Elle fut reçue chaleureusement par le curĂ© et son vicaire. Simon Gallay lui promit de faire passer la frontière Ă  toute la famille et lui dit d’aller chercher son mari et les autres enfants. Pour tĂ©moigner sa reconnaissance, elle voulut faire don de son alliance en or aux pauvres de la paroisse, mais l’abbĂ© refusa, « Vous risquez d’en avoir besoin pour vos enfants plus que mes pauvres », dĂ©clara-t-il. Simon Gallay prit contact avec un passeur qui les accompagna un soir jusqu’Ă  la frontière et coupa la clĂ´ture de barbelĂ©s. Au bout de quelques centaines de mètres en territoire suisse ils furent dĂ©couverts par les garde-frontières suisses. Après la guerre, les Wajsfeld ne se rappelaient plus le nom du prĂŞtre qui les avait sauvĂ©s. Le petit Mordechai Wajsfeld, qui avait six ans alors, devint, sous le nom de Mordechai Paldiel, directeur du dĂ©partement des Justes des Nations de Yad Vashem Ă  JĂ©rusalem. Après des annĂ©es de recherches, il parvint Ă  retrouver l’abbĂ© Simon Gallay. Ce dernier se souvenait de l’alliance offerte par la mère; quant Ă  Madame Hinde Wajsfeld, elle reconnut le prĂŞtre sur une photo datant de l’Occupation.

Le 19 septembre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© Ă  l’abbĂ© Simon Gallay le titre de Juste parmi les Nations. 

MordecaĂŹ Paldiel

Simon GALLAY et MordecaĂŻ Paldiel