Dossier n°4387 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Méry

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 17/07/1909
Date de décès : 18/04/1996
Profession : Grainetier

Jeanne Méry Doron

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 13/05/1909
Date de décès : 04/12/1995
Profession : Grainetière
    Localisation Ville : Bessé-sur-Braye (72310)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Les Méry, une famille de paysans, habitaient Besse-sur-Bray (Sarthe). Jean Méry était le directeur de la coopérative agricole locale. Il connaissait tous les habitants du village, qui l’avaient en haute estime. Après l’armistice, il commença à faire de la résistance. Il vint également en aide à plusieurs familles juives, et tout particulièrement à des Juifs étrangers, plus vulnérables que ceux qui jouissaient de la nationalité française. Après les grandes rafles de juillet 1942 à Paris, le couple Méry cacha sous son toit Herman Sosnowicz, un Juif polonais, puis lui trouva une ferme abandonnée. M. Sosnowicz put ainsi faire venir sa femme et ses deux enfants, restés à Paris. Pendant la même période, deux autres Juifs arrivèrent à Besse sur Braye : M. Touchband, dont toute la famille venait d’être déportée, et Léon Sotenberg, un ami des Sosnowicz venu les rejoindre. La ferme abandonnée n’avait ni eau courante, ni électricité; Jean Méry réussit à trouver pour les Sosnowicz un logement plus confortable, dans une maison appartenant à une autre famille du village qui avait accepté de cacher des Juifs. Après la déportation du frère de Léon, sa femme et son fils se réfugièrent à leur tour à Besse-sur-Braye et s’installèrent dans la ferme abandonnée. Certes, les conditions de vie étaient difficiles, mais ils y étaient en sécurité. Ils pouvaient aussi cultiver des légumes et cueillir des pommes, des poires ou des cerises dans le verger. Jean et Jeanne Méry ne leur demandaient aucune rémunération pour leur logement ni pour les fruits de la ferme. Les gens du village, qui savaient que des Juifs se cachaient dans cette bâtisse, n’en soufflèrent mot à personne. Lorsque les autorités découvrirent le secret, un autre paysan s’empressa de les aider à s’enfuir et leur trouva un refuge dans une ferme voisine. Les Sotenberg demeurèrent au village jusqu’à la Libération.

    Le 11 septembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et Jeanne Méry le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Sarthe 21/01/1996Article de presse – Sarthe 21/01/1996
    Article de presse - Le Maine Libre du 15/05/2009 Article de presse – Le Maine Libre du 15/05/2009
    Article de presse - Ouest France du 11/05/2009 Article de presse – Ouest France du 11/05/2009
    Invitation Ceremonie Jean MéryInvitation Cérémonie Jean Méry