Dossier n°4391 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Rouille

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Vigneron

Louise Rouille

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : fermière
    Localisation Ville : Charentenay (89580)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Eugène et Louise Rouille exploitent avec leur fille cadette Yvette 14 ans, une ferme à Charentenay (Yonne). Au cours des années 1943 et 1944, ils accueillent des enfants juifs à la ferme, expliquant aux autorités qu’ils ont ouvert une maison de convalescence.

    Lorsque Mme Segal entend un collègue juif dire qu’il a placé ses enfants chez les Rouille, elle leur confie, à la fin du mois de septembre 1943, son fils Claude (né en 1932) et sa fille Monique (née en 1937). Le bouche à oreille a tellement bien fonctionné que beaucoup sont passés par la ferme des Rouille. Certains n’y passent qu’une nuit et d’autres de plus longs séjours. Eugène et Louise, qui prenaient d’énormes risques en cachant ces enfants juifs, ne demandaient qu’une somme modeste pour couvrir les frais. Ils s’en occupent avec dévouement et leur donnent le sentiment d’être en sécurité et en famille. Les gamins prennent part aux travaux de la ferme, aux vendanges, aux soins aux animaux, et fréquentent l’école. En janvier 1944, Mme Segal vient chercher Monique et toutes deux partent dans le sud de la France rejoindre M. Segal, qui vient d’être remis en liberté après avoir passé plusieurs années dans un stalag en Allemagne. Claude refuse de quitter la ferme et vit chez les Rouille, qui le traitent comme leur fils, jusqu’en octobre 1944.

    Le 4 octobre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Eugène et à Louise Rouille le titre de Juste parmi les Nations.