Dossier n°4410 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Marie-Louise Jouanet

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : propriétaire fermier

Henri Jouanet

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : 06/11/1960
Profession : propriétaire fermier

Germaine Jouanet

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire fermier

René Jouanet

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire fermier
    Localisation Ville : Ambazac (87240)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Pendant la période 1940-1944, la famille Teablum fut sauvée par les Jouanet qui lui donnèrent asile dans leur propriété à Ambazac (Haute-Vienne). Cette cité du Massif Central était un centre de la Résistance. Abraham Teablum et son épouse Sura s’étaient enfuis de Paris peu avant l’entrée des Allemands en juin 1940. Après huit jours sur la route, à pied, sous les bombardements allemands, le couple fut stoppé à un barrage de police à environ vingt kilomètres de Limoges. Ce barrage avait été dressé parce que cette ville était déjà remplie de réfugiés, pour la plupart originaires de l’Alsace, que l’Allemagne venait d’annexer. Ne sachant où aller, les Teablum demandèrent conseil aux policiers qui leur suggérèrent de se rendre à Ambazac. Sur la grand place de la petite ville, ils firent la connaissance de Henri Jouanet qui leur offrit l’hospitalité dans sa ferme. Pendant les quatre années suivantes, Henri et ses enfants s’occupèrent du couple avec bonté et dévouement. Ils lui trouvèrent du travail et, avec l’aide d’un jeune homme qui travaillait à la mairie, Henri Delage (q.v.), lui procurèrent de faux papiers. Abraham tomba malade et dut être hospitalisé. Quand sa femme donna naissance à un petit garçon, les Jouanet recueillirent chez eux la mère et l’enfant, et Marie-Louise, la femme de René, l’aida à prendre soin du bébé. Rétabli, Abraham, qui travaillait dans le bâtiment, ne reprit pas son travail. Il se mit à peindre. Les Jouanet exposèrent ses tableaux et les vendirent dans leur magasin. En hébergeant des Juifs et en les aidant, ils risquaient pourtant leur vie. Le 4 août 1944, peu après le massacre perpétré dans le village voisin d’Oradour, les Allemands encerclèrent Ambazac et rassemblèrent la population – y compris les Jouanet – sur la grand place. Les gens, terrorisés, s’attendaient à être fusillés. Par chance, les soldats furent appelés précipitamment à prêter main-forte à une unité de la Wehrmacht attaquée par les forces de la Résistance, et les captifs purent rentrer chez eux. Malheureusement, Abraham Teablum, qui avait tenté de s’enfuir à l’approche des Allemands, avait été blessé d’une balle dans la tête. Après la Libération, les Teablum restèrent liés avec leurs sauveteurs. Les Jouanet étaient venus en aide à d’autres réfugiés juifs, les hébergeant temporairement. L’un d’entre eux était le célèbre photographe Izis, pour lequel les Jouanet avaient installé une chambre noire chez eux afin de lui permettre de continuer à travailler.

    Le 22 novembre 1989, Yad Vashem a décerné à Henri Jouanet, à sa fille Germaine, à son fils René et à sa belle-fille Marie-Louise le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Henri JOUANET en décembre 1944

    Henri JOUANET (deuxième à droite) et sa famille

    Famille JOUANET

    Simon & Simone TIBLOUX, les sauvés, photo prise à Ambazac en novembre 1981

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes