Les Justes
Année de nomination : 1989Marie-Louise Jouanet
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : propriétaire fermier
Henri Jouanet
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : 06/11/1960
Profession : propriétaire fermier
Germaine Jouanet
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire fermier
René Jouanet
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire fermier
Département : Haute-Vienne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Pendant la période 1940-1944, la famille Teablum fut sauvée par les Jouanet qui lui donnèrent asile dans leur propriété à Ambazac (Haute-Vienne). Cette cité du Massif Central était un centre de la Résistance. Abraham Teablum et son épouse Sura s’étaient enfuis de Paris peu avant l’entrée des Allemands en juin 1940. Après huit jours sur la route, à pied, sous les bombardements allemands, le couple fut stoppé à un barrage de police à environ vingt kilomètres de Limoges. Ce barrage avait été dressé parce que cette ville était déjà remplie de réfugiés, pour la plupart originaires de l’Alsace, que l’Allemagne venait d’annexer. Ne sachant où aller, les Teablum demandèrent conseil aux policiers qui leur suggérèrent de se rendre à Ambazac. Sur la grand place de la petite ville, ils firent la connaissance de Henri Jouanet qui leur offrit l’hospitalité dans sa ferme. Pendant les quatre années suivantes, Henri et ses enfants s’occupèrent du couple avec bonté et dévouement. Ils lui trouvèrent du travail et, avec l’aide d’un jeune homme qui travaillait à la mairie, Henri Delage (q.v.), lui procurèrent de faux papiers. Abraham tomba malade et dut être hospitalisé. Quand sa femme donna naissance à un petit garçon, les Jouanet recueillirent chez eux la mère et l’enfant, et Marie-Louise, la femme de René, l’aida à prendre soin du bébé. Rétabli, Abraham, qui travaillait dans le bâtiment, ne reprit pas son travail. Il se mit à peindre. Les Jouanet exposèrent ses tableaux et les vendirent dans leur magasin. En hébergeant des Juifs et en les aidant, ils risquaient pourtant leur vie. Le 4 août 1944, peu après le massacre perpétré dans le village voisin d’Oradour, les Allemands encerclèrent Ambazac et rassemblèrent la population – y compris les Jouanet – sur la grand place. Les gens, terrorisés, s’attendaient à être fusillés. Par chance, les soldats furent appelés précipitamment à prêter main-forte à une unité de la Wehrmacht attaquée par les forces de la Résistance, et les captifs purent rentrer chez eux. Malheureusement, Abraham Teablum, qui avait tenté de s’enfuir à l’approche des Allemands, avait été blessé d’une balle dans la tête. Après la Libération, les Teablum restèrent liés avec leurs sauveteurs. Les Jouanet étaient venus en aide à d’autres réfugiés juifs, les hébergeant temporairement. L’un d’entre eux était le célèbre photographe Izis, pour lequel les Jouanet avaient installé une chambre noire chez eux afin de lui permettre de continuer à travailler.
Le 22 novembre 1989, Yad Vashem a décerné à Henri Jouanet, à sa fille Germaine, à son fils René et à sa belle-fille Marie-Louise le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
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