Dossier n°4411 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Camille Auguste Gaillard

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 10/12/1882
Date de décès : 11/06/1977
Profession : Bailleur de biens

Camille (Gaillard) Alla

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 22/04/1915
Date de décès : 25/04/1998
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Marvejols (48100)
    Département : Lozère
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Camille Gaillard vivait avec sa fille à Marvejols dans la Lozère. Ils étaient propriétaires d’un immeuble de rapport dont ils louaient les appartements meublés. M. Gaillard, qui avait une soixantaine d’années, le gérait pendant la guerre avec l’aide de sa fille Camille Alla dont le mari, prisonnier de guerre, se trouvait dans un stalag en Allemagne. De 1940 à 1945, le père et la fille dissimulèrent l’identité de leurs locataires juifs en falsifiant leurs noms, leurs pays d’origine et leur nationalité. La gendarmerie locale, qui opérait régulièrement des vérifications, ne s’aperçut jamais que le registre qui leur était présenté était truqué; le vrai était caché au grenier. Camille Gaillard et sa fille savaient très bien qui, parmi leurs locataires, étaient juifs et leur venaient en aide sciemment, en maquillant leur identité et en leur demandant un loyer dérisoire. Chaque fois qu’une descente de la Gestapo ou de la gendarmerie locale était prévue, M. Gaillard cachait les adultes dans des granges et fermes des alentours et envoyait les enfants au couvent de la ville. Les locataires juifs lui témoignaient une confiance totale et lui avaient confié leurs papiers et leurs bijoux, qu’ils récupérèrent en totalité après la guerre. Pendant l’Occupation, sept familles eurent la chance d’être logées chez les Gaillard pour de longues périodes. Citons notamment la famille Stapler-Lévy, composée de la grand-mère, juive polonaise, sa fille Lucie et sa petite-fille Hélène qui avait deux ans et demi. L’enfant considérait Camille Gaillard comme son grand-père : il avait une petite fille de son âge et jouait avec les deux gamines. Les Stapler-Lévy habitèrent dans l’immeuble Gaillard de 1942 à septembre 1945. Parmi les autres locataires se trouvaient Robert et Inès Benbassat, venus de Tchécoslovaquie, et leur petit garçon, Billy; les Lehman de Strasbourg (de 1940 à 1945), Madame Greenwood de Belgique (jusqu’en 1945) et Mme Leventer, qui s’était enfuie de Paris en 1943.

    Le 22 novembre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Camille Gaillard et sa fille Camille Alla, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Article de presse – Lozere nouvelle du 17/03/1990

     




    Mis à jour il y a 3 mois.