Dossier n°4472 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Eugène Cordelier

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivateur

Marcelle Cordelier

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivatrice

Jeanne (Cordelier) Jouvenceau

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une maison, employée de maison

Jeanne Jouvenceau

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Saint-Bonnet-En-Bresse (71310)
    Département : Saône-et-Loire
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Allée des Justes à Jérusalem



    Allée des Justes à Paris

    Jeanne Jouvenceau était propriétaire d’une petite maison à Saint-Bonnet-en-Bresse (Saône et Loire), où vivaient son frère Eugène Cordelier et son fils Francis Jouvenceau. Elle même travaillait à Paris, depuis fort longtemps, comme employée de maison au foyer de Robert Weill. Au début de l’Occupation, celui-ci quitta la capitale pour se réfugier en Savoie, à Challes-les-Eaux, avec ses proches, en tout 21 personnes. Jeanne Jouvenceau, solidaire, suivit ses employeurs. La région passa sous occupation allemande en septembre 1943. Aussi les Weill s’équipèrent tous de faux papiers. Or les habitants de la petite station savoyarde connaissaient ces réfugiés juifs, dont la sécurité devenait de plus en plus précaire. Jeanne proposa spontanément d’emmener chez elle les deux filles de Robert Weill, Micheline, 15 ans, et Françoise 12 ans, et de chercher dans le village des abris sûrs pour les autres membres de la famille. La maisonnette de Jeanne, qui comptait deux pièces, se trouvait à l’écart de Saint-Bonnet-en-Bresse, mais sur la route nationale, et sa mère y demeurait. Celle-ci déménagea chez son fils, Eugène Cordelier, pour laisser la place aux réfugiés. En l’espace de quelques jours, les Weill quittèrent Challes-les-Eaux et gagnèrent les « planques » que Jeanne leur avait préparées, dans le village même et ses environs. Sa belle-fille, dont le mari Francis était prisonnier de guerre, accueillit elle aussi gracieusement des proches de Robert Weill. De nombreux sabotages eurent lieu dans la région faisant des victimes parmi les Allemands. Ceux-ci brûlèrent un village voisin de Saint-Bonnet, après y avoir fusillé une dizaine d’hommes, dont deux neveux de Jeanne. La maisonnette située en bordure de la route nationale était désormais dangereusement exposée et ses occupants furent alors accueillis par Eugène Cordelier et sa femme Marcelle, demeurant au centre du village. Malgré les risques et en dépit des charges, ils n’acceptèrent aucune contrepartie, exactement comme leur nièce, épouse de Francis Jouvenceau qui elle aussi s’appelait Jeanne.

    Le 28 novembre 1989, Yad Vashem a décerné à Jeanne Jouvenceau, à Eugène et Marcelle Cordelier, et à Jeanne Jouvenceau (belle-fille de la première) le titre de Juste des Nations.

     

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